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SIDA 1987

General Idea, SIDA, 1987

General Idea, AIDS (SIDA), 1987

Acrylique sur toile, 182,9 x 182,9 cm

Collection privée

Art Canada Institute, Robert Indiana, LOVE, 1966–99
Robert Indiana, LOVE, 1966-1999, aluminium polychrome, 365,7 x 365,7 x 182,9 cm, lieux divers. Le LOVE d’Indiana apparaît d’abord sous forme de tableaux et de petites sculptures en 1966. En 1970 est fabriquée la première sculpture monumentale sous ce titre, faite d’acier Cor-Ten pour l’Indianapolis Museum of Art. Des sculptures du même type seront ensuite installées partout au monde. Celle-ci se trouve à New York et date de 2000.

SIDA marque une réorientation lourde de sens dans la pratique artistique de General Idea. Suivront d’autres œuvres axées sur la pandémie du VIH-sida. La toile imite le LOVE pop art peint en 1966 par l’Américain Robert Indiana (né en 1928). Pour General Idea, en effet, LOVE exemplifie l’esprit de l’amour universel, conformément à l’éthos des années 1960. Le rendu en rouge, bleu et vert d’Indiana est omniprésent et se retrouve en porte-clefs, sur des serviettes de table et même sur un timbre-poste des États-Unis. Attiré par la fluidité de l’image qui franchit allègrement les frontières, General Idea peint un tableau similaire, mais remplace le mot LOVE par le mot AIDS (sida), répondant à l’invitation de la galerie Koury Wingate (auparavant International With Monument) de participer en juin 1987 à une exposition destinée à financer l’American Foundation for AIDS Research (amfAR).

 

« Notre intention était de faire du logo une sorte de virus », explique Bronson. « Nous voulions qu’il se répande dans la culture et donne de la visibilité au mot sida, pour éviter que le problème soit balayé sous le tapis, comme il l’avait été jusque-là. » General Idea conçoit le logo AIDS dans le cadre d’une campagne de sensibilisation plus large, dont le but est de combattre la honte et la peur qui entourent la maladie. Puis, le trio lui donne diverses formes : sculpture, peinture, papier peint, affiches et multiples. Des campagnes d’affichage s’amorcent un peu partout, notamment à New York, Toronto, Berlin et San Francisco.

 

Art Canada Institute, General Idea, AIDS, 1988–90
General Idea, installation intitulée AIDS, 1988-1990, consistant en trois tableaux AIDS, 1988, acrylique sur toile, 243,7 x 243,7 cm chacun, accrochés sur Papier peint AIDS, 1990, sérigraphie sur papier peint; roulé : 68,6 x 4,6 cm (diam.), déroulé : 457 x 68,6 cm, dimensions d’ensemble variables, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Lieu : exposition General Idea’s Fin de siècle, Württembergischer Kunstverein, Stuttgart, Allemagne, 1992.

La toile de 1987 n’est pas mal reçue, mais l’affiche sera vivement critiquée par une génération plus jeune d’activistes new-yorkais, qui lui reprocheront son hermétisme et l’absence d’information sur le sexe sans risque. AA Bronson reconnaîtra d’ailleurs que « c’était du plus mauvais goût, à ce moment. Mais en un sens, ça nous attirait. » Le sida reste tabou et compte tenu de la pandémie, le logo choque par ses couleurs joyeuses et ses allusions à la promiscuité.

 

On ne saurait sous-estimer l’importance et le caractère militant du logo AIDS de General Idea dans cette atmosphère de grande peur et de mystère qui entoure le sida. L’intérêt du trio pour cette maladie prend subitement un tour personnel quand Felix Partz et Jorge Zontal apprennent en 1989 et en 1990, respectivement, qu’ils sont séropositifs au VIH-sida. Le travail de la fin des années 1980 et du début des années 1990 est consacré en grande partie à cette question. Le groupe cesse ses activités en 1994 lorsque Zontal et Partz meurent des suites du sida.

 

 

 

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