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Prémisses de l’autonomie : Traité no 1 1994

Robert Houle, Prémisses de l'autonomie : Traité no 1, 1994

Premises for Self-Rule: Treaty No. 1 (Prémisses de l’autonomie : Traité no 1), 1994

Huile sur toile, émulsion photo sur toile, vinyle découpé au laser, 305 x 152,5 cm

Winnipeg Art Gallery

À gauche de cette œuvre bilatéralement symétrique se trouve une abstraction tel un champ coloré vert; à droite, une zone de texte juridique provenant du Traité no 1 (signé en 1871) sur une partie duquel est superposée une photographie d’archives figurant des guerriers regardant un sac de médecine.

 

Lorsque le Manitoba rejoint la Confédération en 1870, le Traité no 1 est conclu entre la reine Victoria, son commissaire Wemyss M. Simpson, et les Saulteaux et les Cris, transformant le district d’Assiniboia en une nouvelle province. Cependant, le gouvernement colonial n’a pas maintenu le droit des Premières Nations au titre foncier établi par le traité. Dans cette œuvre, Houle rétablit visuellement le contrôle et la propriété des terres aux Premières Nations. Historiquement, la législation gouvernementale a institutionnalisé et rationalisé l’assujettissement des Premières Nations; Houle tourne cette rhétorique contre elle-même. En plaçant une image d’archives sur un texte juridique, non seulement il crée une tension par l’effort visuel, mais il met les Premières Nations au premier plan de l’histoire législative euro-nord-américaine, subvertissant ainsi le document.

 

Robert Houle, Prémisses de l’autonomie : Loi constitutionnelle de 1982, 1994
Robert Houle, Premises for Self-Rule: Constitution Act, 1982 (Prémisses de l’autonomie : Loi constitutionnelle de 1982), 1994, huile sur toile, émulsion photo sur toile, vinyle découpé au laser, 152,4 x 304,8 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto.

L’œuvre fait partie d’une série de cinq tableaux, Premises for Self-Rule (Prémisses de l’autonomie), 1994, qui met l’accent sur les fausses promesses du gouvernement canadien concernant les droits fonciers. L’œuvre suggère combien les géographies peuvent être construites socialement et politiquement, en même temps qu’elle établit les liens historiques et juridiques des Premières Nations avec la terre. De nature plus politique que spirituelle, chaque œuvre de la série se compose de peintures aux couleurs riches combinées à des photographies de sujets autochtones et de textes juridiques provenant de traités qui confirment l’autonomie gouvernementale, de la Proclamation royale de 1763 et de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 à l’Acte des Indiens de 1876 et à la Loi constitutionnelle de 1982. Par son processus, Houle utilise trois formes culturelles occidentales distinctes — le modernisme (avec la peinture abstraite), les archives (avec des photographies) et le gouvernement colonial (avec les traités) — pour faire une déclaration puissante sur le droit inhérent des Premières Nations à l’autonomie, à l’autodétermination, et au titre de propriété des terres souveraines.

 

Les photographies utilisées par Houle pour créer la série proviennent d’un livret de dix cartes postales publié en 1907 par A. Young & Co, ministère de l’Agriculture, qui montre des rassemblements de Pieds-Noirs (Niitsitapi) à Fort Macleod, en Alberta. Il s’agit d’un cadeau de l’artiste Faye HeavyShield (née en 1953) qui, avec Houle, les a découverts chez un antiquaire de Calgary. Elle lui a dit : « Bienvenue sur mon territoire ». Cette œuvre représente l’entrée de Houle dans le postmodernisme, avec un mélange audacieux des modes de représentation : abstraction, appropriation de photographies, et texte.

 

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