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Sadko 1971-1972

Sadko, 1971-1972

Sorel Etrog, Sadko, 1971-1972

Bronze peint, 365,8 cm (hauteur)
Bow Valley Square, Calgary

 

Sadko, dont le titre fait référence à un personnage d’un classique de la littérature russe, est l’un des meilleurs exemples de la période des vis et boulons (1971-1973) d’Etrog, pendant laquelle l’artiste crée des sculptures caractérisées par une intelligence visuelle, des références sexuelles, et des couleurs vibrantes et lustrées (obtenues par l’application d’une peinture-émail automobile sur la surface en bronze, ici un rouge vif). Au cours de cette brève période de sa carrière, Etrog s’inspire d’éléments mécaniques semblables à ceux avec lesquels il a expérimenté plus tôt, pendant sa période des maillons (1963-1970), et à d’autres qu’il continue d’explorer au cours de sa période des charnières (1972-1979), une période qui chevauche celle des vis et boulons.

 

Sorel Etrog, Kabuki (droite), 1971-1972
Sorel Etrog, Kabuki (droite), 1971-1972, bronze peint, 365 cm (hauteur), Bow Valley Square, Calgary.

L’intermède des vis et boulons d’Etrog suit immédiatement la période sombre de sa vie qui a donné des œuvres telles que l’angoissante Targets [Study after Guernica] (Cibles [Étude d’après Guernica]), 1969. C’est comme si l’artiste, se remettant du grave accident de voiture subi en 1967 qui avait nécessité une série d’opérations, devient enfin optimiste quant à la possibilité de guérir et d’émerger d’une période difficile avec une énergie renouvelée qui célèbre la vie. L’œuvre est influencée par le surréalisme, avec ses thèmes érotiques audacieux, son sujet sensuel, ainsi que son enthousiasme pour la représentation explicite d’actes sexuels. Le rouge vif de Sadko, par exemple, suggère une figure masculine avec des jambes et bras tendus ainsi qu’un pénis en érection.

 

Lorsque Sadko est exposée pour la première fois à la Dunkelman Gallery de Toronto avec Kabuki, 1971-1972, la critique du Globe and Mail, Kay Kritzwiser, fait allusion à leur sujet explicite et à leur érotisme alors qu’elle tente de contrer les critiques possibles, faisant valoir que « Etrog concède la sexualité, peut-être, le côté sexy délibéré, non, la physicalité, oui ». Malgré l’audace de l’œuvre – ou peut-être à cause de celle-ci – l’architecte Boris Zerafa (1933-2002) de Webb Zerafa Menkes Housden choisit de l’installer avec le même Kabuki jaune vif, au Bow Valley Square, le complexe de tours à bureaux emblématique de Calgary conçu par sa firme. Ces deux œuvres deviennent immédiatement un couple sculptural, Kabuki représentant une femme, et Sadko, un homme. Peintes de couleurs différentes, mais tout aussi vives l’une que l’autre, les sculptures font face à la rue et éveillent l’intérêt des piétons.

 

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