L’artiste huron-wendat Zacharie Vincent (1812-1886) se serait probablement inspiré des représentations de Tecumseh (1768-1813) – le chef shawnee, dirigeant d’une confédération de Premières Nations et chef militaire de la guerre de 1812 – qui circulaient au cours du 19e siècle, dans la littérature romantique et les récits biographiques. Aucun portrait de Tecumseh n’a toutefois été réalisé de son vivant. Cette figure héroïque est issue non pas de la communauté huronne, comme l’identifie Vincent, mais de la communauté shawnee de l’Ohio, sœur des Wyandots qui sont originaires du Wendake des Grands Lacs, le site original wendat.

 

Zacharie Vincent, Tecumseh, Huron, s.d.

Zacharie Vincent, Tecumseh, Huron, s.d.

Fusain sur papier, 42,5 x 36,1 cm, Château Ramezay, Montréal

Comme Vincent, Tecumseh a occupé le rang de chef de guerre, exercé un rôle diplomatique et défendu les intérêts d’une confédération autochtone. Sa célébrité repose sur sa démarche de persuasion auprès des siens à abandonner la pratique de la torture, et sur sa résistance à l’envahissement du territoire de l’Ohio.

 

Cette série de parallèles qui unit les deux chefs nous guide vers une autre analogie : celle de l’identité du « héros tragique » dont l’expérience est traversée aussi bien par le triomphe que par les revers. Ainsi, Vincent exprime son identification à une figure héroïque autochtone, à l’expérience historique et au statut mythique, tout comme il l’avait fait avec le prince de Galles dans Autoportrait, s.d.

 

Cette rubrique en vedette est extraite de Zacharie Vincent : sa vie et son œuvre par Louise Vigneault.

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