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Autoportrait v.1955

Autoportrait

Gershon Iskowitz, Self-Portrait (Autoportrait), v.1955
Huile sur carton entoilé commercial
50,8 x 40,6 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

L’autoportrait de Gershon Iskowitz, bien qu’il montre une pose pensive, dégage une assurance confiante. Il témoigne également des ambitions picturales de l’artiste — un rendu audacieux et poignant avec la chair exprimée en bleus et verts, forts et « non naturels ». Le fond abstrait se poursuit sur les épaules. En revanche, les premiers portraits d’Iskowitz présentent des arrières-plans clairement définis.

 

Dans une inscription de la main d’Iskowitz au verso de la toile, le portrait est signé et daté de 1947, mais plusieurs facteurs suggèrent que la peinture et l’inscription ont été faites non pas au camp de personnes déplacées de Feldafing mais au Canada. Iskowitz n’a pas utilisé l’écriture scripte ou formalisé l’orthographe de son nom de famille avant le milieu des années 1950. L’inscription est au marqueur feutre noir, qui n’était pas disponible sur le marché avant le début des années 1950, et le support en toile est conforme à un produit nord-américain.

 

Gershon Iskowitz, Self-Portrait (Autoportrait), 1980, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto.

De plus, la composition et la palette sont semblables aux portraits qu’il a faits de ses amis artistes torontois Eric Freifeld (1919-1984) et Yehuda Podeswa (1924 ou1926-2012), tous deux datés de 1955, et ressemblent peu aux trois documents photographiques des portraits réalisés par Iskowitz en 1946 — deux dessins d’autoportraits ainsi qu’une peinture représentant l’auteur polonais Isaac Leib Peretz (1852-1915), réalisée pendant son séjour au camp Feldafing. L’étiquette de la Galerie Moos au verso de l’autoportrait suggère une inscription qui date d’après 1964, année durant laquelle Iskowitz a commencé à être représenté par la galerie, et il est possible que l’œuvre ait été signée, datée et encadrée pour la rétrospective du Musée des beaux-arts de l’Ontario de 1982, quand elle « apparaît » pour la première fois.

 

Un autre autoportrait, à l’huile sur un support en carton pressé, a récemment été découvert dans une collection privée. Il n’est ni signé ni daté, mais la composition et la palette se rapprochent d’une image miroir de l’autoportrait daté de 1955 environ. La datation erronée d’Iskowitz suggère qu’il est indifférent à ces détails : pour lui, le tableau est un témoignage suffisant et il laisse l’histoire aux historiens.

 
Iskowitz réalise des portraits tout au long de sa vie, aussi bien des dessins que des peintures. Ses premières œuvres d’avant-guerre sont des dessins de vedettes de cinéma tirés d’après des photographies et des caricatures d’habitants de la région. Après son arrivée au Canada, il reçoit à l’occasion des commandes de portraits, et il peint aussi des portraits de sa mère, Zisl, d’après une photo de famille, et d’une voisine de Kielce, Miriam, v.1951-1952, réalisés de mémoire. Son dernier autoportrait est un dessin daté de 1980, reproduit sur la jaquette arrière du livre d’Adele Freedman intitulé Gershon Iskowitz: Painter of Light (1982).
 

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