Déjeuner 1969 (inachevée)

Jack Chambers, Déjeuner, 1969

Jack Chambers, Lunch (Déjeuner), 1969 (inachevée)

Huile et peinture synthétique sur bois, 197,9 x 182,9 cm

Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto

Chambers entreprend cette peinture en juillet 1969, juste avant d’apprendre qu’il souffre de leucémie. Elle reste inachevée à sa mort en 1978, même s’il y a travaillé régulièrement et l’a même exposée comme œuvre en cours dans sa rétrospective de 1970, où il l’intitule Dimanche midi. Cette scène d’intérieur au sens magnifié, où Chambers préside la table familiale, est un rare autoportrait et le seul portrait comprenant les quatre membres de la famille. C’est une image d’attente : la table est mise, mais le repas n’a pas commencé; il y a une chaise vide à droite de l’artiste. 

 

Comme il arrive si souvent dans son travail, le quotidien est transcendé. Puisqu’il est catholique – il s’est converti lorsqu’il était étudiant à Madrid –, il est bien difficile de nier l’évocation de La Cène par Léonard de Vinci. Par conséquent, il ne faut pas penser qu’il s’est donné le rôle du Christ. Au point de vue du thème et de l’exécution, Déjeuner – d’abord intitulé Déjeuner du dimanche – ressemble à sa série des Dimanche matin, où il aborde la relation de sa famille au divin. 

 

Déjeuner devient aussi un enjeu pour l’artiste : son épouse Olga veut qu’il lui donne le tableau. Toutefois, Chambers souhaite laisser à sa famille le meilleur héritage financier possible. Qu’il reste inachevé signifie que l’artiste n’a pas à choisir entre ces priorités familiales.

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