Kee-akee-ka-saa-ka-wow 1846

Paul Kane, Kee-akee-ka-saa-ka-wow, 1846

Paul Kane, Kee-akee-ka-saa-ka-wow ou « L’homme qui lance le cri de guerre », Indien cri, fort Pitt, 1846

Aquarelle et graphite sur papier vélin, 13,5 x 11 cm

Bibliothèque et Archives Canada, Ottawa

 

Art Canada Institute, Paul Kane, Kee-akee-ka-saa-ka-wow, Plains Cree, c. 1849–56
Paul Kane, Kee-akee-ka-saa-ka-wow, Cri des Plaines, v. 1849-1856, huile sur toile, 75,9 x 63,4 cm, Musée royal de l’Ontario, Toronto.

Dans le journal qu’il tient durant ses voyages, Kane relate sa rencontre du 14 juillet 1846 avec le chef cri Kee-akee-ka-saa-ka-wow, expliquant que celui-ci « est l’homme qui a toujours le dernier mot » et qu’il « donne des ordres d’une voix grave qui semble venir du cœur ». Cette aquarelle paraît avoir été réalisée assez rapidement, la poitrine et le bras droit du chef étant tracés de façon sommaire. Kane se concentre sur le visage, soulignant ses variations structurelles : l’accentuation de la région de la bouche, la lèvre inférieure plus épaisse, la peau lâche des joues qui s’affaissent en bajoues, le front ridé. Quant à la mâchoire inférieure et au regard oblique de Kee-akee-ka-saa-ka-wow, ils sont accentués par la peinture rouge ornant son visage.

 

La comparaison entre l’aquarelle de Kane intitulée Kee-akee-ka-saa-ka-wow, « L’homme qui lance le cri de guerre » et la peinture à l’huile du même sujet qu’il réalise ultérieurement, est un des exemples les plus fréquemment cités de la mesure dans laquelle l’artiste peut altérer l’essence même de son modèle.

 

En peignant l’huile sur toile, Kane transforme son sujet en un homme dont les traits sont neutralisés par leur élongation, voire leur idéalisation. Maintenant placé devant le décor d’un ciel menaçant, Kee-akee-ka-saa-ka-wow lance un regard direct, dont la portée va au-delà du regardeur. Tous les accoutrements et les indicateurs de son « indienneté » — la tige de pipe, la chemise à franges, la coiffure de plumes — sont rassemblés de façon à communiquer le caractère sérieux que l’aquarelle évoquait uniquement par le biais de la physionomie.

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