William Kurelek (1927-1977), qui est né et a grandi dans les Prairies, a réalisé des tableaux méticuleusement détaillés qui explorent sa foi catholique et ses racines ukraino-canadiennes, et mettent les spectateurs face à face avec les défis austères vécus par les immigrants. Pour Kurelek, le style et le savoir-faire technique étaient vains; il voulait exprimer des émotions de façon idiosyncratique et profondément personnelle. Il a élaboré un procédé différent pour peindre, utilisant un stylo bille et ajoutant de la texture avec des crayons de couleurs, puis frottant et grattant l’image. Des livres pour enfants, grâce auxquels il a été reconnu au Canada, ont découlé de ses écrits didactiques.

 

« William Kurelek était un artiste d’extrêmes. Il a attiré l’attention du public autant que celle des critiques chevronnés grâce à son imagerie à la fois sentimentale et monstrueuse, comme ne l’a fait aucun artiste canadien avant lui ni depuis. »Andrew Kear

 

Un des tableaux les mieux connus de Kurelek, Le labyrinthe, offre un aperçu privilégié de « l’intérieur de mon crâne », pour citer l’artiste, qui a lutté sa vie durant avec la dépression et la schizophrénie. Cette œuvre en gouache sombre et dense qui hypnotise représente les préoccupations personnelles, religieuses et culturelles de Kurelek au moyen de vignettes minuscules et formidablement détaillées, entassées dans des chambres rappelant celles d’une maison de poupée, placées à l’intérieur d’une structure qui ressemble à un crâne coupé en deux. De façon remarquablement littérale, le tableau invite le spectateur à entrer dans la tête de cette âme troublée et brillante. Dans William Kurelek. Sa vie et son œuvre, Andrew Kear démontre pourquoi, plus d’un demi-siècle après sa mort, l’œuvre de Kurelek demeure un commentaire pertinent sur le multiculturalisme et sur la maladie mentale au Canada.

 

Andrew Kear est responsable des collections, des expositions et des programmes au Museum London et chargé de cours à l’Université de Winnipeg. Il a monté des expositions et écrit sur une grande variété d’artistes canadiens, de L. L. FitzGerald à William Kurelek, et, tout récemment, Karel Funk. Kear a publié dans des revues telles que Canadian Art, Border Crossings et Sculpture, et a été membre du jury pour le prix d’écriture de la Canadian Art Foundation en 2015.

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