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Le vrai Nord fort et libre, nos 1-5 1968

Greg Curnoe, Le vrai Nord fort et libre, nos 1-5, 1968

Greg Curnoe, The True North Strong and Free, #1–5 (Le vrai Nord fort et libre, nos1-5 ), 1968
Encre de tampon et polyuréthane sur contreplaqué, cinq panneaux de 55,9 x 61 cm chacun 
Museum London

Art Canada Institute, Greg Curnoe, Cover of Ian Lumsden’s Close the 49th Parallel etc The Americanization of Canada, 1970
Couverture de l’ouvrage Close the 49th Parallel etc.: The Americanization of Canada de Ian Lumsden paru en 1970. La couleur originale de l’œuvre de Greg Curnoe a été changée pour de l’orangé qui contraste avec les bandes bleues.

Greg Curnoe peint sa série Le vrai Nord fort et libre, nos 1-5 immédiatement après le démantèlement de son Hommage au R 34, octobre 1967 – mars 1968, de l’aéroport international de Montréal à Dorval, au Québec. Cette première œuvre de grandes dimensions dépourvue de tout élément visuel est une réaction aux critiques concernant ses sentiments antiaméricains et à la censure de cette œuvre monumentale. Elle exprime aussi sa déception : « CANADA ALWAYS LOSES! » (« LE CANADA PERD TOUJOURS! »).

 

Les mots « CLOSE THE 49th PARALLEL ETC » (FERMEZ LE 49e PARALLÈLE ETC.) faisant allusion à la ligne géographique qui constitue la frontière internationale entre le Canada et les États-Unis sont caractéristiques de son attitude de plus en plus procanadienne et antiaméricaine. Ils captent l’attention d’autres nationalistes à une époque où l’on débat de l’influence des États-Unis sur le Canada. En outre, l’éditeur Ian Lumsden utilise cette expression dans le titre d’une anthologie publiée en 1970 : Close the 49th Parallel etc: The Americanization of Canada (Fermez le 49e parallèle etc. : l’américanisation du Canada). Curnoe peint aussi ce texte (en français et en anglais) sur son premier vélo Mariposa et développe ce thème dans son œuvre satirique Carte de l’Amérique du Nord (Map of North America), 1972.

 

Dès le début de sa carrière, Curnoe intègre à ses œuvres des textes imprimés au moyen de timbres de caoutchouc. À compter de 1961, il va même parfois jusqu’à éliminer les images au profit du texte, probablement sous l’influence conjuguée du dadaïsme et de Kurt Schwitters (1887-1948), dans des œuvres qui décrivent la vue de la fenêtre de son atelier ou encore sont des listes de mots qui lui viennent à l’esprit. Le critique d’art John Noel Chandler est le premier à remarquer que Curnoe fait de l’art conceptuel avant même que cette expression soit utilisée pour décrire l’explosion d’œuvres textuelles qui surviendra dans les années 1960.

 

 

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