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Pommes vertes 1914-1915

Ozias Leduc, Pommes vertes, 1914-1915

Ozias Leduc, Pommes vertes, 1914-1915

Huile sur toile, 63,3 x 94,4 cm

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Le sujet du pommier devait s’imposer dans la production de l’artiste qui est aussi pomiculteur. Pour cette composition, il se positionne à la place du tronc, pour observer vers l’extérieur les branches formant des guirlandes chargées de fruits non encore mûrs. Les pommes lustrées se colorent des teintes du couchant façonnées d’une mosaïque de coups de pinceau qui fond les couleurs entre elles. Comme les branches encadrent le paysage lumineux, les fruits arborent les tonalités du ciel marquant une symbiose entre les éléments de la nature. Ces fruits annoncent la promesse d’une récolte abondante, c’est cette générosité de la nature que célèbre cette fois Leduc, une nature sereine.

 

Ozias Leduc, Cumulus bleu, 1913, huile sur toile, 92,1 x 61,6 cm, Galerie d’art Beaverbrook, Fredericton. Cette œuvre est la première de neuf paysages symbolistes réalisés entre 1913 et 1921. Les effets dramatiques de la tempête côtoient la sérénité du calme retrouvé.
Ozias Leduc, Fin de jour, 1913, huile sur toile, 50,8 x 34,3 cm, Musée des beaux-arts de Montréal. Rejoindre les entrailles de la terre, percer les secrets de la nature, tel semble être le sujet de cette toile qui montre la riche composition d’une paroi rocheuse à laquelle se confronte un humain.

Pommes vertes se situe au cœur d’un riche programme que réalise Leduc entre 1913 et 1916 : une série de huit paysages à caractère symboliste révélant chacun un aspect inattendu de la nature où la tonalité des saisons joue un rôle de premier plan. Les sujets sont variés, on note : un arbre frappé par la foudre (Cumulus bleu, 1913), le fond d’une carrière (Fin du jour, 1913), des conifères sous la neige (Effet gris (neige), 1914), un pont gigantesque (Le pont de béton, 1915), le lac Hertel en automne (Paysage d’automne, 1915), le flanc du mont Saint-Hilaire à la fonte des neiges (Neige dorée, 1916), une colline ravinée l’hiver (Lueurs du soir, 1916).

 

Si le ciel se fait parfois vif, comme dans Cumulus bleu, les tableaux se distinguent par des effets d’atmosphère : espaces brumeux, clairs-obscurs où la vision est brouillée, la nature comme observée à travers un filtre qui ferait ressortir des détails tout en en dissimulant d’autres. Un peu comme dans ses premiers tableaux, dont Le jeune élève, 1894, et Nature morte dite « au mannequin », 1898, qui relevaient du trompe-l’œil tout en camouflant des parties révélatrices du contenu, ces paysages mettent en évidence quelques éléments : le tronc déchiqueté, une arabesque de fumée, une tonalité de gris ou d’or, les sillons de la neige fondante ou encore des quenouilles perçant le couvert de neige pour affirmer le caractère mystérieux de la nature.

 

Lors de son exposition au Salon du printemps de l’Art Association of Montreal (AAM), le tableau est remarqué comme l’un des plus réussis. La Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada) l’acquiert d’ailleurs lors de sa présentation quelques mois plus tard, à l’Exposition nationale canadienne (ENC) de Toronto.

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