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Champs de chaume v. 1912 

Helen McNicoll, Champs de chaume, v. 1912

Helen McNicoll, Stubble Fields (Champs de chaume), v. 1912
Huile sur toile, 73,7 x 89,7 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Champs de chaume est l’une des nombreuses scènes de McNicoll saisies dans les prés, parmi Reaping Time (Le temps de la moisson), v. 1909, et plusieurs autres étant simplement intitulées Haystacks (Meules de foin). Ces scènes de récolte sont souvent représentées étincelantes, sous les rayons d’un chaud soleil, avec de petits personnages travaillant aux champs. McNicoll reprend fréquemment ce thème, ce qui porte à croire qu’elle peut avoir vu la célèbre série de Claude Monet (1840-1926) – probablement à l’importante exposition impressionniste organisée par Paul Durand-Ruel à Londres en 1905. La facture impressionniste de McNicoll est mise à profit dans ces toiles, le coup de pinceau apparent reproduisant avec conviction la texture du foin. L’utilisation des tons contrastés jaune et violet de Champs de chaume démontre aussi une connaissance de la théorie de la couleur développée à la fin du dix-neuvième siècle et fort populaire dans les cercles impressionniste et postimpressionniste. L’usage que fait McNicoll de ces couleurs complémentaires pour produire des effets lumineux la met en lien direct avec des artistes comme Monet, Gustave Caillebotte (1848-1894) et Georges Seurat (1859-1891).

 

Claude Monet, Meules, fin de l’été, effet du matin, 1890-1891, huile sur toile, 60,5 x 100,8 cm, Musée d’Orsay, Paris. Monet a répété ce sujet vingt-cinq fois afin de montrer l’impact changeant de la lumière et de la température sur la perception du récepteur.

Quand Champs de chaume a été présentée à l’exposition annuelle de l’Art Association of Montreal en 1912, le critique du Montreal Daily Star proclame que « le travail de McNicoll est extrêmement bon cette année, Champs de chaume étant particulièrement digne d’admiration. » D’autres étaient d’accord avec lui : cette même année, Champs de chaume est devenue la première des deux œuvres de McNicoll vendues à des institutions publiques de son vivant (l’autre étant The Farmyard (La basse-cour), v. 1908, achetée par le Saint John Art Club pour le Fonds patriotique canadien (Canadian Patriotic Fund) en 1915). Après l’exposition de Champs de chaume à l’Académie royale des arts du Canada, Eric Brown (1877-1939) l’achète pour le Musée des beaux-arts du Canada. 

 

Bien que McNicoll soit surtout reconnue aujourd’hui pour ses représentations de femmes et d’enfants, c’est essentiellement comme peintre de paysage qu’elle est appréciée de son vivant. Les critiques des expositions publiques louent son talent à saisir la terre, et les premiers historiens de l’art canadiens l’incluent dans cette catégorie. Ses sujets préférés sont de pittoresques pâturages, des scènes fluviales originales et des plages ensoleillées. Il ne s’agit pas de paysages sauvages et inhabités comme ceux des membres du Groupe des Sept, mais plutôt de paysages où l’on travaille, où l’on vit, des paysages éminemment humains. 

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