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L’étang 1934

Lionel LeMoine FitzGerald, L’étang, 1934

Lionel LeMoine FitzGerald, The Pool (L’étang), 1934
Huile sur toile, montée sur Masonite, 36,2 x 43,7 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Les années de 1927 à 1934, encadrées par Williamson’s Garage (Le garage de Williamson) et L’étang, peuvent être considérées comme la période la plus inventive de FitzGerald. Au cours ces années de grande productivité, l’artiste achève au moins une douzaine de peintures à l’huile d’un niveau de réalisation très élevé, ce qui solidifie sa réputation nationale d’artiste majeur. De ces toiles, c’est L’étang qui enracine plus profondément encore l’art de FitzGerald dans la pratique d’un modernisme canadien abouti.

 

Art Canada Institute, Lionel LeMoine FitzGerald, Pepper's Farm, August 1934
Lionel LeMoine FitzGerald, Pepper’s Farm (La ferme des Pepper), août 1934, fusain sur papier vélin, 23,2 x 25,3 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

L’idée pour L’étang est possiblement née en août 1934, date d’un croquis au fusain de Pepper’s Farm (La ferme des Pepper). Alors que cette œuvre est tout à fait représentative de ses paysages de prairies, FitzGerald y a utilisé le plan d’eau et les roseaux au centre pour créer L’étang, une composition qui se distingue radicalement de ses œuvres antérieures.

 

Regarder L’étang est comme observer à travers le zoom d’une caméra. Le paysage qui entoure le plan d’eau n’apparaît que comme une bordure en haut et en bas de l’image. Le champ de vision du spectateur est limité à une petite étendue d’eau, au reflet du ciel et à quelques graminées qui se balancent doucement. La géométrie des roseaux est accentuée par leur réflexion dans le miroir de l’eau, ce qui rend difficile de voir exactement où se trouve la surface. Sans précédent dans l’œuvre de FitzGerald, L’étang est pratiquement sans objet, se concentrant plutôt sur le motif abstrait. Dans une large mesure, l’artiste élimine la tridimensionnalité pour souligner le plan de l’image en tant que surface plane, une caractéristique majeure du modernisme.

 

L’historienne de l’art Liz Wylie observe : « On ne peut s’empêcher d’être fasciné par la façon dont la technique formelle de FitzGerald se joue en tandem et sert à la signification qu’il souhaite que la peinture transmette. Les petites taches de couleur sont appliquées soigneusement, les coups de pinceau étant utilisés de manière constante pour représenter chacun des éléments de la composition — le ciel, l’eau, les graminées — donnant une unité visuelle à l’image et impliquant une unité métaphysique parmi ces éléments. » 

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