Nature morte. Ananas et poires 1941

Paul-Émile Borduas, Nature morte. Ananas et poires, 1941

Paul-Émile Borduas, Nature morte. Ananas et poires, 1941

Huile sur toile, 49,9 x 60 cm

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

 

 

Art Canada Institute, Ozias Leduc, The Three Apples, 1887
Ozias Leduc, Les trois pommes, 1887, huile sur carton fort, 22,7 x 31,7 cm, Musée des beaux-arts de Montréal

La nature morte occupe une place importante dans la première production figurative de Borduas. On peut y voir l’influence de son premier maître, Ozias Leduc (1864-1955), qui travaillait souvent dans ce genre et utilisait la technique de trompe-l’œil à l’occasion. En se donnant comme thème l’ananas, la poire et le raisin, Borduas se distingue de Leduc en traitant des fruits exotiques, comme l’ananas justement. Leduc peint des pommes et des oignons, ainsi que les objets familiers des paysans, comme le bougeoir d’une chandelle, même des livres ou un violon, mais jamais rien d’« exotique ». Par ailleurs, il est clair que, dans le tableau de Borduas, nous sommes loin du trompe-l’œil! La table sur laquelle sont posés les fruits est fortement rabattue dans le plan du tableau et marque l’influence de Paul Cézanne (1839-1906). 

 

Le cerne noir dont il entoure les objets de sa composition pourrait bien venir de Georges Rouault (1871-1958), une des admirations de Borduas lors de ses débuts à Paris. Genre souvent jugé mineur, la nature morte est le lieu idéal des explorations formelles, comme celles du volume, du contour et de la mise en espace. Il n’est pas étonnant que la nature morte ait été aussi beaucoup pratiquée par les cubistes.

 

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