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Traces dans le vide 1970

Paterson Ewen, Traces dans le vide, 1970

Paterson Ewen, Traces Through Space (Traces dans le vide), 1970
Acrylique sur toile, 172,7 x 213,4 cm
Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto

Aussi curieux que cela puisse sembler, Traces dans le vide marque le retour de Paterson Ewen à la peinture figurative. L’œuvre en elle-même est abstraite, composée d’une ligne irrégulière, courbe et pointillée qui traverse une surface blanche. Elle est de dimension beaucoup plus grande que nombre des œuvres précédentes d’Ewen, une échelle humaine garante d’un plus grand impact physique sur le spectateur. Le but du peintre était de transmettre « l’idée d’un flux de vie qui traverse la vie de chacun et la vie universelle. » En faisant allusion aux ondes électroniques, Ewen, qui avait récemment subi une thérapie par électrochocs, tentait peut-être d’évoquer sa propre force vitale.

 

Courant de vie, 1959, par Paterson Ewen
Paterson Ewen, Lifestream (Courant de vie), 1959, huile sur toile, 76,3 x 91,4 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Au cours de l’été 1958, Ewen visite le Musée royal de l’Ontario, où il voit un canot haïda dont les motifs inspirent la conception de cette peinture.
Untitled (Sans titre), 1967, Paterson Ewen
Paterson Ewen, Untitled (Sans titre), 1967, acrylique sur toile, 51 x 66,2 cm, Museum London. Le thème de la série Lifestream (Courant de vie) change au fur et à mesure de l’évolution du style d’Ewen, devenant plus simple car il l’adapte à sa variante de l’art de Guido Molinari et du style hard-edge de Claude Tousignant.

Entre 1958 et 1971, Ewen réalise plus d’une vingtaine de tableaux dans sa série Lifestream (Courant de vie). Dans cette deuxième et dernière partie de la série, il explique : « J’ai cru que je faisais un geste anti-art au sens formel du terme avec ces dernières peintures, en barbouillant au feutre des rangées de points sur une toile unie. Et puis, je ne sais pas comment, cela s’est avéré ressembler à des traces de quelque chose qui se déplace dans l’espace et c’est ce qui a d’abord fait germer l’idée de phénomènes … ». C’est ainsi qu’Ewen commence l’exploration continue du temps et du cosmos, dans des œuvres qu’il appelait « phenomascapes. »

 

Au moment où il crée Traces dans le vide, Ewen sent qu’il a épuisé ce qu’il peut faire avec l’abstraction. Il est passé d’une facture complexe dans ses premières œuvres à des lignes et des champs de couleurs minimalistes dans ses dernières œuvres. Par exemple, Lifestream (Courant de vie), 1959, voit Ewen passer des Automatistes aux œuvres non-figuratives plus ordonnées des Plasticiens. En 1967, Untitled (Sans titre) révèle une abstraction géométrique aux bords presque tranchants dans le style de Claude Tousignant (né en 1932) et Guido Molinari (1933-2004). Untitled #3 (Sans titre #3), 1969, créée après le déménagement d’Ewen à London, Ontario, montre une nouvelle transition vers les styles plus minimalistes de David et Royden Rabinowitch (tous deux nés en 1943).

 

La suggestion de mouvement à travers la toile est au cœur de toutes les œuvres de la série. L’accent mis sur l’horizontalité souligne le fait qu’Ewen n’a jamais complètement abandonné la peinture de paysage. À propos de Courant de vie, 1959, Ewen reconnaît qu’il s’agit « d’un paysage, mais qu’il est stylisé au point d’être presque symbolique. Quand vous mettez tout cela ensemble, il y a un effet de courant. C’est une représentation de la vie dans le sens le plus élémentaire — des montagnes, des rivières, des grosses pierres. »

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