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Danse dans le neige 1948

Danse dans la neige, 1948

Françoise Sullivan, Danse dans la neige, 1948

Performance, photographie de Maurice Perron 

Musée national des beaux-arts du Québec, Québec
 

Danse dans la neige fait partie d’un cycle de solos de danse improvisée consacré aux saisons, amorcé par Sullivan en 1947, peu après son retour de New York. Plutôt que de se produire en studio, elle choisit de danser à l’extérieur, sans public, en interaction avec les éléments et le paysage. Son intention était d’exécuter quatre improvisations, qui devaient être filmées et présentées ensemble, en une œuvre unique.  

 

Planche de l’album Danse dans la neige, chorégraphie improvisée par Françoise Sullivan, 1948, tirage 1977 par Jean-Paul Riopelle.
Jean-Paul Riopelle, planche de l’album Danse dans la neige, chorégraphie improvisée par Françoise Sullivan, 1948; tirage, 1977, sérigraphie, encre noire et grise sur papier vélin blanc, 38,8 x 38,8 cm, Musée des beaux-arts de Montréal.
Danse dans la neige, 1948, par Françoise Sullivan.
Françoise Sullivan, Danse dans la neige, 1948, image tirée de l’album Danse dans la neige publié en cinquante copies par Françoise Sullivan, S.l. Images Ouareau (1977).

En février 1948, Sullivan se rend à l’extérieur d’Otterburn Park, au sud-est de Montréal, où vivaient ses amis artistes Françoise Riopelle (née en 1927) et Jean-Paul Riopelle (1923-2002). Vêtue d’un pull-over, d’une longue jupe, de collants et de bottes fourrées, elle improvise Danse dans la neige. Les séquences de mouvements sont organisées de manière vigoureuse, suggérant un crescendo d’émotion et d’énergie brutes. Dans le silence d’un jour glacial, les larges gestes de Sullivan ne sont répercutés que par le bruit craquant de ses pas sur l’épaisse couche de glace recouvrant la neige. Jean-Paul Riopelle filme la performance, et Maurice Perron (1924-1999) la photographie. Les images iconiques de Perron demeurent les seules traces de l’événement, le film de Riopelle ayant été perdu. Les photos montrent Sullivan dans un mouvement arrêté, ses bras, ses jambes et son torse s’étirant ou se courbant de manière expressive. Son corps semble en lévitation à cause de l’imprécision entre le premier plan et l’arrière-plan dans ce paysage stérile.

 

L’été a été réalisée sur les rochers de granite plantés devant la mer, aux Escoumins, dans la région de la Côte-Nord du Québec, en juin 1947, et a été filmée par la mère de Sullivan. Ce film a aussi été perdu. Les deux derniers épisodes de ce cycle n’ont pas été réalisés.

 

Malgré le fait que les chorégraphes pratiquaient fréquemment l’improvisation pour développer leurs compositions, l’idée de Sullivan – réaliser une performance de danse unique, sans chorégraphie d’ensemble – était révolutionnaire, comme l’était son désir de ne présenter la prestation en direct qu’à l’œil de la caméra et de ne montrer au public que la documentation filmée.

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