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Montagne 1997

Montagne, 1997

Françoise Sullivan, Montagne, 1997
Trois murales et quatre bancs de granite, dimensions variées
Pavillon Président-Kennedy, Université du Québec à Montréal

Montagne est une œuvre qui comprend trois murales sculptées de très grand format et une série de quatre objets placés au sol. Tous les éléments de l’œuvre ont été découpés dans onze types de granite, déployant des nuances qui vont du vert au jaune, au rouge, au brun et au violet. La pierre a été importée à Montréal depuis l’Italie, la Grèce et d’autres lieux, chaque variété ayant été individuellement choisie par l’artiste. Cette œuvre lui a été commandée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture du Québec, et c’est le premier et l’unique ensemble sculptural permanent de Sullivan ainsi que la seule occurrence de son utilisation de la pierre pour créer des surfaces sculptées évocatrices de ses œuvres peintes. Installée en septembre 1997 au pavillon Président-Kennedy de l’Université du Québec à Montréal, l’œuvre monumentale a nécessité deux ans pour sa réalisation.

 

Montagne, 1997, par Françoise Sullivan.
Vue d’ensemble de l’installation de Françoise Sullivan, Montagne, 1997, murales d’acrylique, béton, calcaire, ciment et granite, dimensions variées, pavillon Président-Kennedy, Université du Québec à Montréal.

La première murale est située dans le hall principal du pavillon, au niveau de la mezzanine, et représente une chaîne de montagnes imaginaire. La variété des granites polis que Sullivan utilise dans cette partie de l’œuvre met en évidence la diversité des formations géologiques tandis que la pierre naturelle évoque le temps géologique, les milliers d’années qu’il faut au magma pour devenir granite, magma qui s’est cristallisé en fusionnant avec la pierre et les minéraux. Au centre de la composition, de chaque côté d’une faille dans les rochers, deux chèvres ciselées dans la pierre se font face, et l’une d’elles est à demi-humaine. Elles rappellent les figures mythologiques qui peuplent ses tableaux du Cycle crétois, 1983-1985, et son intérêt pour la récurrence, parfois malgré de nombreuses années d’écart, des styles et des motifs, comme dans Portraits de personnes qui se ressemblent, 1971. Sur la mezzanine elle-même, dos-à-dos avec la première murale, une deuxième chaîne de montagnes se forme dans le monochrome vert d’un granite laurentien. Une troisième murale conduit le spectateur du hall principal au rez-de-chaussée, vers un couloir. Celle-ci représente cinq montagnes portant des traces de magma. Taillée dans un calcaire mat, sa surface contraste avec l’éclat des deux autres, soulignant sa constitution matérielle distincte.

 

Quatre grands bancs de forme irrégulière sont situés près du mur de fenêtres qui ouvrent sur la rue. Taillés dans du granite laurentien, ils ressemblent à des blocs erratiques, comme des rochers laissés là en provenance d’un autre âge. Sur les blocs imposants sont gravées des lettres grecques, tirées d’un texte deux fois millénaire que Sullivan a vu gravé dans la pierre du mont Nemrut, un site archéologique turc dédié au roi Antiochus Theos Ier de Commagène. Les mots signifient « j’ai échappé à de grands dangers. »