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Rencontre avec Apollon archaïque 1974

Rencontre avec Apollon archaïque, 1974

Françoise Sullivan, Rencontre avec Apollon archaïque, 1974
Treize photomontages sur tirage à la gélatine argentique, chacun : 15,5 x 22,9 cm

Musée des beaux-arts de Montréal

Au printemps 1973, Sullivan réalise une performance, Promenade parmi les raffineries de pétrole, pendant laquelle elle déambule parmi les formes massives des réservoirs de pétrole dans un parc industriel de l’est de Montréal. La crise pétrolière d’octobre 1973, n’est pas encore arrivée. Le mouvement environnemental en est alors à ses débuts, mais Sullivan questionne déjà notre dépendance croissante au combustible fossile et la transformation des villes qui en résulte.

 

Rencontre avec Apollon archaïque, 1974, par Françoise Sullivan.
Françoise Sullivan, Rencontre avec Apollon archaïque, 1974, treize photomontages sur tirage à la gélatine argentique, chacun : 15,5 x 22,9 cm, Musée des beaux-arts de Montréal. 
L’Apollon de Strangford, v. 490 av. J.-C.
L’Apollon de Strangford, v. 490 av. J.-C., statue d’un garçon, marbre de Paros, 101 cm, British Museum, Londres. 

En 1974, elle revoit la documentation photographique de cette promenade et crée un photomontage dans lequel elle inclut l’image d’une statue grecque d’Apollon, en référence aux cultures antiques qu’elle avait découvertes lors de ses récents voyages en Europe. La présence d’Apollon, dieu de la musique, de la purification et de la beauté, dans le parc des réservoirs, aux côtés de Sullivan, crée un rapprochement entre les périodes antique et contemporaine. Elle interroge aussi le rôle de l’artiste et la place de la beauté dans le monde contemporain, industrialisé.

 

La question de l’impact des humains sur l’environnement naturel a toujours profondément intéressé Sullivan. Dans un entretien de 1993, elle déclare que si elle n’était pas devenue artiste, elle aurait certainement joint le mouvement écologiste : « Je suis bouleversée par le manque de discernement du monde face à notre belle et unique planète … je dirais que, d’une certaine façon, c’est là le sujet latent inscrit tout au long de mon œuvre. »