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Wild Flowers of Canada: Impressions and Sketches of a Field Artist 1978

Wild Flowers of Canada: Impressions and Sketches of a Field Artist

Molly Lamb Bobak, Wild Flowers of Canada: Impressions and Sketches of a Field Artist (1978)
96 pages; illustrations en couleur 

Publié par Pagurian Press

Les mémoires de Molly Lamb Bobak, Wild Flowers of Canada, ont ceci d’inhabituel qu’ils associent à la narration directe des images finement observées de grappes de fleurs sauvages. Les fleurs à l’aquarelle comptent parmi les œuvres les plus vénérées de l’artiste, en particulier par les collectionneurs. On ne sait pas précisément quand les fleurs sont devenues pour elle un sujet de prédilection, mais elle cite le déménagement à Fredericton et l’abondance des fleurs sauvages au Nouveau-Brunswick comme sa source d’inspiration :

 

Le Nouveau-Brunswick m’a beaucoup influencée. Nous avons eu une belle vie ici. C’est une région remplie de fleurs sauvages de mai à octobre. Je sais exactement quand elles fleurissent. Je ne semble jamais m’en lasser. Maintenant, je me demande combien d’années encore je vais pouvoir peindre des cosmos? Chaque année, je suis prête à les refaire. Il y a certaines fleurs que j’aime bien. Ce sont des fleurs simples.

 

Lamb Bobak reconnaît avoir toujours aimé les fleurs, même enfant quand elle habitait à la campagne près de Burnaby Lake, en Colombie-Britannique. Sa mère était passionnée de jardinage. Molly, pour sa part, est plus attirée par les fleurs sauvages que par les jardins soignés. Elle peint des fleurs à l’huile dans les années 1950, lorsqu’elle vit sur la côte Ouest, mais une fois installée à Fredericton, elle opte pour l’aquarelle sur les conseils de son mari, Bruno Bobak (1923-2012), pour la plupart de ses études florales.  

 

Lamb Bobak emploie divers matériaux pour faire ses croquis de fleurs, qu’elle dépeint souvent comme elle les a cueillies, les déposant telles quelles dans une carafe ou sur une surface à proximité. Sa touche libre est efficace dans ses représentations souvent délicates de fleurs sauvages et dans l’usage qu’elle fait de l’espace négatif — à l’instar de son traitement des patineurs (Rink Theme—Skaters (Thème de la patinoire — Patineurs), 1969). Elle attribue à David Milne (1882-1953), un aquarelliste accompli, le mérite d’avoir affiné sa perception et son appréciation des zones positives et négatives dans ses compositions. 

 

Molly Lamb Bobak, « Bouquet avec plante de tabac », 1977
Molly Lamb Bobak, « Bouquet with Tobacco Plant » (« Bouquet avec plante de tabac »), 1977, illustration en couleur tirée de Wild Flowers of Canada: Impressions and Sketches of a Field Artist (Pagurian Press, 1978).
Molly Lamb Bobak, « Une cruche de fleurs d’août », 1977
Molly Lamb Bobak, « A Jug of August Flowers » (« Une cruche de fleurs d’août »), 1977, illustration en couleur tirée de Wild Flowers of Canada: Impressions and Sketches of a Field Artist (Pagurian Press, 1978).

L’historien de l’art David P. Silcox fait observer dans l’avant-propos des mémoires de l’artiste, que l’ouvrage constitue en réalité un double autoportrait. Si la narration raconte l’histoire de Lamb Bobak de l’enfance à l’âge mûr, les images servent également d’autoportrait. Elles illustrent une vie tissée de souvenirs heureux : ainsi, « Bouquet with Tobacco Plant » (« Bouquet avec plante de tabac »), 1977, accompagne le récit des premières années de Molly et sa légende évoque certains détails au sujet de ses parents — les vases orientaux (maintenant à la Art Gallery of Greater Victoria) que collectionnait son père et sa contrariété lorsque la mère de Molly y mettait des fleurs. « Tulips » (« Tulipes »), 1977, rappelle à l’artiste son école primaire au printemps. « A Jug of August Flowers » (« Une cruche de fleurs d’août »), 1977, lui rappelle sa vie en Colombie-Britannique peu de temps avant son enrôlement dans le Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC).

 

Les images mettent également en lumière certains aspects de l’art de Lamb Bobak. Dans le cas de « Geraniums » (« Géraniums »), 1977, l’auteure décrit l’intérêt artistique qu’elle voit dans ces fleurs : « Je me suis mise à aimer les géraniums après les avoir vus dans un tableau de Cézanne. J’adore [les] peindre à cause de leurs changements de direction un peu maladroits; ils suggèrent d’intéressantes configurations spatiales — des rythmes staccato au lieu des rythmes ondulants qui vont de soi. » White Tulips (Tulipes blanches), 1956, est un très bel exemple précoce du style mûr de Lamb Bobak. Cette peinture à l’huile représente deux vases remplis de fleurs blanches, auxquelles s’ajoutent quelques fleurs bleues qui ressemblent à des iris, question de compenser le gris pâle monochromatique de l’arrière-plan. Les pétales et les feuilles ont un aspect géométrique, angulaire, qui est caractéristique de l’importance accordée par l’artiste, à cette époque, aux relations formelles entre les lignes et l’espace dans ses compositions, comme en témoigne par exemple Still Life Revisited (Nature morte revisitée), 1955.

 

La thématique florale captive Lamb Bobak au même titre que les foules (Thème de la patinoire — Patineurs), et elle les peint suivant toute une variété de styles : en gestes rapides, en utilisant des formes géométriques abstraites, ou en faisant des études détaillées de leur texture, de leur couleur et de leur forme. Chaque image est habilement exécutée, démontrant sa maîtrise de la technique exigeante qu’est l’aquarelle. Pris ensemble, le texte et les images de ses mémoires évoquent l’intensité d’une vie bien vécue. 

 

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