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Pare-flèches pour la dernière Cène 1983

Robert Houle, Pare-flèches pour la dernière Cène, 1983

Robert Houle, Parfleches for the Last Supper (Pare-flèches pour la dernière Cène), 1983 (Matthieu, Jacques le Mineur, Jude, Simon, Philippe, André, Barthélemy, Thomas, Jacques, Jean, Judas, Jésus, Pierre)

Acrylique et piquants de porc-épic sur papier, treize tableaux de 56 x 56 cm chacun

Winnipeg Art Gallery

Cette œuvre comporte treize tableaux, dont chacun fait écho à la forme d’un pare-flèche traditionnel et symbolise l’un des douze apôtres ou Jésus. Houle imagine Jésus et ses disciples au dernier repas, chacun portant un pare-flèche. Les peintures sont composées de papier fait à la main, plié dans la partie supérieure pour créer un rabat, puis peint à l’acrylique. Elles sont ensuite cousues ensemble de manière décorative avec des piquants de porc-épic.

 

L’œuvre est fondamentale dans la carrière de Houle en tant que déclaration personnelle et politique après sa démission du Musée national de l’Homme à Hull (aujourd’hui le Musée canadien de l’histoire à Gatineau) et marque sa mission de consacrer sa pratique artistique aux questions relatives à la représentation de l’art et des artistes autochtones.

 

Robert Houle, Pare-flèches pour la dernière Cène, 1983
Robert Houle, Parfleches for the Last Supper (Pare-flèches pour la dernière Cène) (de haut en bas, de gauche à droite: Matthieu, Jacques le Mineur, Jude, Simon, Philippe, André, Barthélemy, Thomas, Jacques, Jean, Judas, Jésus, Pierre), 1983, acrylique et piquants de porc-épic sur papier, treize tableaux de 56 x 56 cm chacun, Winnipeg Art Gallery.

 

Dans Pare-flèches pour la dernière Cène, Houle tente de concilier son adhésion traditionnelle à la cérémonie de la danse du soleil avec les croyances chrétiennes — deux traditions qui ont servi à rassembler et à allier les familles. Les évangiles chrétiens prennent la forme de poches de voyage traditionnelles et l’icône culturelle du pare-flèche prend un nouveau sens en tant qu’objet qui unit les deux cultures. Appliquant la théorie des couleurs, Houle a soigneusement sélectionné les teintes en fonction de leurs propriétés symboliques et du tempérament de chaque apôtre. Des symboles manipulés qui représentent des bâtons de guerriers et des étoiles du matin ornent les œuvres. Les pare-flèches ont l’apparence de la peau; les piquants font référence aux pouvoirs chamaniques et sont destinés à transmettre les messages des esprits totémiques. Des passages de l’Évangile sont écrits au verso de chaque œuvre et sont parfois reproduits dans des textes didactiques lorsque l’œuvre est exposée.

 

L’idée de créer une œuvre inspirée de la Passion du Christ est venue à Houle dès 1979, après avoir vu Stations of the Cross (Chemin de croix), 1958-1966, une importante série de toiles de Barnett Newman (1905-1970) : « Les pare-flèches ont été créés à partir d’un désir de combiner en un seul continuum l’effet du catholicisme et de la spiritualité saulteaux; l’aspect monolithique et monumental du Chemin de croix de Newman, par la singularité de ses formes géométriques, s’apparente à l’art rituel créé par un chaman ».

 

Houle considère Newman comme une âme sœur — juif et travaillant sur un sujet catholique, alors que Houle est Anishnabe et aborde le même sujet. Dans Pare-flèches pour la dernière Cène, les éléments mystiques et exotiques, l’acrylique et les piquants, les symboles autochtones et chrétiens coexistent.

 

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