Soleil du matin 1913

Soleil du matin

Mary Hiester Reid, Morning Sunshine (Soleil du matin), 1913
Huile sur toile, 63,5 x 76,4 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Cette scène représente la salle à manger de Upland Cottage, la maison de Hiester Reid à Wychwood Park, Toronto. Cette œuvre témoigne particulièrement des goûts de l’artiste pour les principes du mouvement esthétique, notamment l’exploration de la culture et des biens de « l’Orient exotique », ce qui transparaît dans des œuvres antérieures telles que Chrysanthemums: A Japanese Arrangement (Chrysanthèmes : un arrangement japonais), v.1895, et A Fireside (Le coin du feu), 1912. Un exemple de cette tendance récurrente dans son travail apparaît dans la lanterne chinoise suspendue dans la partie supérieure de l’image, à la limite du cadre, que l’artiste ajoute à sa composition. La sophistication stylistique de ce tableau a été reconnue par le Musée des beaux-arts du Canada qui l’a acheté en 1913 pour 300 dollars et inclus dans l’exposition de l’Académie royale des arts du Canada (ARC) de 1913. Le musée l’a également envoyé à l’étranger pour le présenter dans la section d’art canadien de la British Empire Exhibition, à Wembley, en 1924.

 

À l’aide d’une palette incroyablement lumineuse et de larges traits de pinceau pour définir la lumière tombant sur les fleurs et le tapis, Hiester Reid livre son impression de l’intérieur où elle vit. L’œuvre montre une pièce peu meublée et remplie de lumière qui se répand dans l’espace depuis un mur de fenêtres. La lumière met en valeur une chaise disposée à droite et une table en verre ornée d’un vase en cuivre rempli de fleurs. Le fait qu’elle ait signé cette œuvre dans le coin inférieur droit, sous le nom de Mary H. Reid, par opposition à l’appellation plus traditionnelle pour une femme mariée soit Mme G. Reid, semble indiquer qu’elle considérait cette œuvre comme une réussite.

En 1913, les stratégies picturales déployées par Hiester Reid dans cette œuvre sont devenues monnaie courante chez les artistes canadiens. Mais dans les années 1920, ce traitement est remis en question par les « toiles de paysages sauvages » audacieuses et colorées du Groupe des Sept, notamment celles de Lawren Harris (1885-1970) et J. E. H. MacDonald (1873-1932). Ainsi, certains critiques on décrit l’œuvre de Hiester Reid comme ayant le « charme ancien de la ligne et de la douceur », laissant ainsi supposer que les stratégies de l’artiste, estimées autrefois novatrices, avaient dès lors bien moins d’influence.

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