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Les arrimeuses de parachutes 1947

Paraskeva Clark, Les arrimeuses de parachutes, 1947

Paraskeva Clark, Parachute Riggers (Les arrimeuses de parachutes), 1947

Huile sur toile, 101,7 x 81,4 cm

Collection Beaverbrook d’art de la guerre, Musée canadien de la guerre, Ottawa

Dans les années 1940, Paraskeva Clark estime que la composition à plusieurs personnages sur un thème social est pour elle un sujet idéal. Elle est donc déçue de ne pas être choisie parmi les artistes civils commissionnés pour peindre la guerre. Elle écrit à H. O. McCurry, directeur de la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada) à Ottawa, et reçoit en décembre 1944 la commande d’une toile destinée à souligner la contribution de la division féminine de l’Aviation royale du Canada (ARC) à l’effort de guerreLes arrimeuses de parachutesest l’une des trois œuvres qu’elle présente.

 

Art Canada Institute, Paraskeva Clark, Sketch for Quaicker Girls, 1945
Paraskeva Clark, Sketch for Quaicker Girls (Esquisse pour Les filles du télégraphe), 1945, huile sur panneau de fibres, 34,3 x 25,6 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Les filles du télégraphe est une autre œuvre représentant les activités des femmes au sein de l’Aviation royale canadienne. 
Art Canada Institute, Spanish factory workers [flopped], c. 1936, photograph by Joan P. Fabregas, reprinted in Nova Iberia 1 (January, 1937)
Travailleurs d’usine en Espagne [inversée], v. 1936, photographie de Joan P. Fabregas, reproduite dans le premier numéro de Nova Iberia (janvier 1937), que possède Clark. Cette image a pu inspirer le point de vue angulaire du tableau Les arrimeuses de parachutes.

Une semaine à la base d’entraînement de l’ARC à Trenton, en Ontario, en janvier 1945, lui suffit pour trouver l’inspiration. McCurry lui enjoint d’exploiter un thème spectaculaire, mais elle choisit plutôt une composition spectaculaire, figurant les femmes qui préparent les parachutes. Les arrimeuses sont campées de chaque côté de deux longues tables placées en diagonales depuis le bas du tableau. Leur corps et leurs bras qui se plient pour réparer les parachutes zigzaguent de manière dynamique sur toute la surface. La scène est représentée depuis un point qui se trouve juste au-dessus de leur tête, un procédé cher à son professeur, Kouzma Petrov-Vodkine (1878-1939). Deux petits dessins au crayon montrent comment Clark se sert des gestes des femmes pour appuyer leur rôle formel dans la composition.

 

Clark emprunte peut-être le point de vue et l’arrangement des personnages aux photographies modernistes d’ouvriers espagnols prises par Joan P. Fabregas et reproduites dans le journal antifasciste Nova Iberia que le Dr Norman Bethune (1890-1939) lui envoie d’Espagne en 1937. Les arrimeuses de parachutes remplacent un tableau antérieur soumis au bureau canadien des archives de la guerre, que l’artiste reprend par la suite. Elle demande en effet que le tableau lui soit retourné et le remplace par Les arrimeuses en 1947. Pour compenser le temps mis à exécuter la commande, elle envoie en plus une autre toile : Quaiker Girls (Les filles du télégraphe), 1946.

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