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Rose d’octobre 1941

Paraskeva Clark, Rose d’octobre, 1941

Paraskeva Clark, October Rose (Rose d’octobre), 1941

Huile sur toile, 41,2 x 46,4 cm

The Robert McLaughlin Gallery, Oshawa, Ontario

Art Canada Institute, Paraskeva Clark, Rain on a Window, 1963
Paraskeva Clark, Rain on a Window (Pluie sur la fenêtre), 1963, huile sur masonite, 96,5 x 60,8 cm, Art Gallery of Hamilton. Le motif formé par les gouttes de pluie signale la présence de la vitre, séparant ainsi l’intérieur et l’extérieur.

Rose d’octobre est peut-être le premier des nombreux tableaux de Clark représentant des fleurs ou des plantes devant une fenêtre. Modeste par la taille et le sujet, la toile n’en est pas moins audacieuse par la palette et la conception. On y reconnaît l’héritage russe et des racines artistiques plongées dans le postimpressionnisme. C’est le genre de tableau qui lui vaut l’étiquette de « naïve sophistiquée ».

 

Sur l’appui d’une fenêtre est placé un verre à cocktail contenant une tige qui porte une fleur unique et quelques feuilles. C’est l’automne comme le montre, en arrière-plan, le feuillage rouge distinctif d’un sumac, dehors, qui contraste avec le jaune des autres arbres. La frontière entre l’intérieur et l’extérieur est brouillée : seuls un voilage et le cadre de la fenêtre les distinguent, à tel point que la rose et son feuillage semblent faire partie du motif semi-abstrait développé derrière la fenêtre. Dans quelques itérations ultérieures du même thème, Clark donne des indices visuels différents (Rain on the Window [Pluie sur la fenêtre], v. 1963, par exemple) ou les élimine, tout simplement, laissant les spectateurs déchiffrer l’image par eux-mêmes.

 

À partir de l’automne 1941, puis en 1942, Clark se met à tracer des dessins dans la peinture encore humide à l’aide d’un instrument pointu, généralement l’extrémité du manche du pinceau. C’est ce qu’elle fait ici, pour mieux définir les contours des pétales de la fleur et rehausser la transparence du verre ainsi que son contenu. Cette nouveauté est sans contredit le résultat des allocutions techniques qu’elle entend à la Conférence des artistes canadiens (conférence de Kingston) en juin 1941. La mise en relief des aplats et des surfaces uniformes suscite en effet l’intérêt de nombreux artistes postérieurs au Groupe des Sept. La palette vive et la surface texturée de Rose d’octobre plaisent à Isabel McLaughlin (1903-2002), membre comme Clark du Groupe des peintres canadiens, puisqu’elle achète le tableau de sa consœur à l’occasion de la vente organisée au profit de la Russie à la Picture Loan Society, en décembre 1942.

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