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Cosaques zaporogues 1952

William Kurelek, Cosaques zaporogues, 1952

William Kurelek, Zaporozhian Cossacks (Cosaques zaporogues), 1952

Huile sur Masonite, 102 x 152 cm

Winnipeg Art Gallery

Avec ce tableau, Kurelek tente pour la première fois d’articuler l’ambivalence profonde qu’il ressent envers son père, Dmytro. C’est un hommage héroïque, mais terrifiant, dans lequel Dmytro est représenté de façon symbolique en chef cosaque détenant le pouvoir d’arbitrer le jugement ultime qui déterminera le sort de ceux qui l’entourent.

 

Kurelek, qui peint ce tableau à son retour au Canada depuis le Mexique, est ici influencé par les murales d’artistes tels que Diego Rivera (1886-1957), José Orozco (1883-1949) et David Alfaro Siqueiros (1896-1974). Le sujet de l’œuvre s’inspire de deux sources qui reflètent la lignée que trace l’artiste de lui-même jusqu’aux Cosaques, des marchands guerriers qui ont fait leur apparition à la fin des années 1400 et qui se sont installés dans les prairies de ce qui est maintenant l’Ukraine du Sud. Aujourd’hui, ils constituent « un des symboles majeurs de l’identité ukrainienne ».

 

Art Canada Institute, William Kurelek,
Ilya Repin, Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, 1880-1891, huile sur toile, 203,2 cm x 358,1 cm, Musée russe, Saint-Pétersbourg.

Ce tableau rend hommage au tableau Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, 1880-1891, de l’artiste russe Ilya Repin (1844-1930). Kurelek en avait gardé une reproduction en noir et blanc dans un de ses albums; son propre tableau exagère les expressions animées des personnages dans l’original de Repin. La deuxième référence majeure du tableau de Kurelek est Tarass Boulba(1835) de l’auteur russe-ukrainien Nikolai Gogol. Cette épopée historique raconte l’histoire du patriarche ukrainien éponyme et de ses deux fils : l’aventureux Ostap, l’enfant favori de son père, et le romantique introverti Andriy. Tarass Boulba finit par tuer Andriy quand il découvre que ce dernier a aidé l’ennemi polonais sous l’impulsion de son amour pour une femme.

 

Le roman de Gogol, qui a été interprété comme une célébration du nationalisme ukrainien, prône aussi le chauvinisme, la prouesse physique et la fraternisation masculine, des valeurs que Kurelek associe à son père et qui l’avaient rempli d’un profond sentiment d’insuffisance quand il était enfant. Un des Cosaques qui se pressent autour du Hetman, dans le tableau de Kurelek, ressemble un peu à l’enfant qu’il était.

 

Cosaques zaporogues a été peint en quatre semaines, en décembre 1951, peu après que Kurelek ait terminé de travailler dans les camps de bûcherons du nord de l’Ontario et du Québec et soit retourné vivre sur la ferme de ses parents à Vinemount, en Ontario. Kurelek l’a présenté à son père comme cadeau de départ avant de quitter pour l’Europe.

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