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Joueur de football 1981

Joueur de football

Oviloo Tunnillie, Football Player (Joueur de football), 1981

Serpentinite (Tatsiituq), 52 x 29 x 17 cm

Government of Nunavut Fine Art Collection; en prêt à la Winnipeg Art Gallery

Au début des années 1980, Oviloo Tunnillie commence à intégrer des sujets résolument non-traditionnels à son travail. En 1981, elle a sculpté deux joueurs de football casqués. Cette œuvre constitue une importante anticipation des sculptures ultérieures d’Oviloo, des années 1990, telles que Woman Thinking (Femme en train de penser), 1996, qui estompent les distinctions culturelles, ne montrant plus les gens en vêtements de fourrure et menant une vie de chasse et de pêche. Joueur de football signale déjà sa préoccupation de fournir une représentation plus contemporaine de la vie et de l’art inuits.

 

Son mari Iyola Tunnillie (né en 1952) a expliqué qu’Oviloo aimait regarder les parties de football à la télévision. Les deux personnages de la composition de 1981 ont une pose semblable, se servant chacun d’une main pour tenir un ballon de football contre leur poitrine. Avec leurs visages cachés derrière des casques et leurs épaulettes volumineuses, ils semblent à peine humains — comme ils ont dû paraître à distance par le relais des caméras de télévision. Le seul élément qui individualise un des joueurs est le numéro 87 sur le devant de son chandail.

 

Oviloo Tunnillie, Dancer (Danseuse), 1995, serpentinite (Kangiqsuqutaq/Korok Inlet), 69,8 x 29,8 x 12,1 cm, signée en syllabaire, collection de Jamie Cameron et Christopher Bredt, Toronto.

Oviloo a déclaré à la commissaire Odette Leroux que l’histoire derrière cette sculpture, « c’est le fait que je peux maintenant regarder [les parties de football]. » Fascinée chaque fois que les Jeux Olympiques sont télévisés, elle a créé d’autres athlètes, tels que Discus Thrower (Lanceur de disque), 1980; Dancer (Danseuse), 1995; Skater (Patineuse), 1998; et Synchronized Swimmer (Nageuse synchronisée), 1999. Iyola a expliqué qu’elle faisait une sculpture d’athlète juste après en avoir vu un en action à la télévision.

 

Oviloo est tellement enthousiaste quand elle finit son premier joueur de football qu’elle fait une annonce à la station de radio locale de Cape Dorset pour encourager les gens à aller à la West Baffin Co-operative pour voir la sculpture avant que la coop ne l’expédie à son agence de commercialisation dans le Sud, Dorset Fine Arts, à Toronto. Quand la sculpture est arrivée au bureau de Toronto, elle a rapidement attiré l’attention. Elle a été immédiatement achetée par la Section de l’art inuit du ministère fédéral des Affaires indiennes et du Nord (Section de l’art inuit – MAINC). À cette époque, la Section de l’art inuit possède une vaste collection d’art et d’artisanat inuits qui remonte à la fin des années 1940 et comprend des sculptures, des gravures, des dessins et des tentures des plus importants artistes de presque toutes les communautés inuites au Canada. Cette collection a été utilisée pour faire la promotion de l’art inuit à l’échelle nationale et internationale. En 1989, la collection de la Section d’art inuit est retirée de l’inventaire et dispersée dans d’autres musées et des collections sous propriété inuite. Joueur de football a été donné à la collection de l’Institut culturel inuit (I.C.I.) à Arviat. Cette collection a plus tard été intégrée à la Collection artistique du Gouvernement du Nunavut, aujourd’hui en prêt à long terme à la Winnipeg Art Gallery (WAG).

 

En 1994, cette œuvre est présentée dans le cadre de l’exposition Inuit Women Artists Voices from Cape Dorset (Femmes artistes inuites : échos de Cape Dorset) au Musée canadien des civilisations (aujourd’hui le Musée canadien de l’histoire). Elle a par la suite été montrée dans le cadre de deux expositions majeures de la WAG, Our Land (Notre terre) en 2015, et Oviloo Tunnillie: A Woman’s Story in Stone (Oviloo Tunnillie : l’histoire d’une femme dans la pierre), où elle a suscité les commentaires incessants des visiteurs en raison de son sujet peu conventionnel.

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