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Skieuse 1993

Skieuse

Oviloo Tunnillie, Skier (Skieuse), 1993

Serpentinite (source inconnue), 30 x 31 x 44 cm

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

La sculpture d’Oviloo Tunnillie maintenant connue sous le nom de Skieuse a fait sa première apparition en tant que Torso Fragment (Fragment de torse) à l’exposition Oviloo Tunnillie de la Marion Scott Gallery en 1994. Alors que son acquisition était en train d’être envisagée par le Musée des beaux-arts du Canada, la conservatrice Christine Lalonde rencontre Oviloo à Cape Dorset pour parler de son titre. Oviloo explique que sa sculpture d’un torse humain tordu est au départ censée être une skieuse alpine. Quand elle est tombée accidentellement, se séparant à sa courbure, elle a préféré le nouveau résultat. Oviloo apprécie le contraste de la pierre brute exposée avec les jambes lisses et polies. Au fil des ans, elle en est venue à recréer ce contraste de textures à plusieurs reprises, dans des œuvres telles que Self-Portrait with Carving Stone (Autoportrait avec pierre à sculpter), 1998, et Woman Carving Stone (Femme sculptant de la pierre), 2008.

 

 

Oviloo Tunnillie, Synchronized Swimmer (Nageuse synchronisée), 1999, serpentinite (Kangiqsuqutaq/Korok Inlet), 17,7 x 33,6 x 12,1 cm, signée en syllabaire et datée de 1999, collection de Barry Appleton.

 

Skieuse est une audacieuse affirmation sculpturale qui constitue un renversement complet de la notion occidentale romantique qui veut que les figures, dans la sculpture inuite, émergent de la pierre à l’état naturel. Comme l’a fait remarquer Robert Kardosh de la Marion Scott Gallery, « [Skieuse] met en question notre image du sculpteur inuit libérant innocemment la forme en accord avec la volonté de la pierre. Ici, c’est la main sculpturale qui l’emporte. . . . Si l’artiste commande la pierre et non l’inverse, tant l’art que le matériau ont été heureusement soumis aux dictats du hasard dans l’exécution de cette pièce. »

 

L’intérêt d’Oviloo pour des sculptures aussi étonnamment abstraites est évident dans une autre de ses compositions d’athlètes, Synchronized Swimmer (Nageuse synchronisée), 1999. Elle a commenté sa pièce peu de temps après l’avoir créée :

 

J’ai fait la nage synchronisée où une partie du corps est visible et une partie des jambes est visible. Parfois, je fais des pièces abstraites. C’est pourquoi elles sont comme ça. . . . Quand je ne sais pas quel genre de pièce je vais faire, je fais des pièces abstraites telles que des parties du corps.

 

Quand on voit Nageuse synchronisée pour la première fois, on est surpris et ravi de constater que l’artiste a laissé les parties immergées de la figure  au soin de l’imagination du spectateur pour qu’il les complète. Par le biais de l’abstraction, l’artiste réussit à défier la massivité de la sculpture en créant une impression de mouvement. 

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