Ciel constant v. 1849-1856

Paul Kane, Ciel constant, v. 1849-1856

Paul Kane, Ciel constant, Saulteaux, v. 1849-1856

Huile sur toile, 63,5 x 76,2 cm

Musée royal de l’Ontario, Toronto

Ciel constant incarne l’idéal romantique en établissant une équation entre la nature sauvage et « l’homme primitif ». Une femme autochtone, Ciel constant, est assise sur une peau de bête, appuyée contre un tronc d’arbre, son enfant à son côté. Avec ses branches entremêlées, le lierre envahissant son tronc et sa nappe foliaire protectrice, l’arbre immense évoque un paysage vierge et ancien. Il s’agit d’un cadre idyllique, et la douce musique naturelle produite par la rivière semblable à un miroir et la modeste chute d’eau rassurent Ciel constant quant au bien fondé de son mode de vie. À l’époque de Kane, il est courant de présumer que les peuples autochtones constituent une « race en voie de disparition »; pourtant, on se demande si cette image ne représente pas une affirmation de la permanence de la présence autochtone. Vue dans l’optique du dix-neuvième siècle, la lumière de ce tableau suggère le lever du soleil et donc l’avenir, soulignant la notion de continuation qui est implicite dans le nom de la femme et la présence de l’enfant.

 

Il est possible que l’inspiration pour ce tableau provienne de différentes expériences personnelles de Kane; ce dernier semble s’être basé sur des croquis de paysages, de figures et d’artefacts culturels provenant de diverses régions et tribus. À vrai dire, il importe peu que l’artiste ait puisé au hasard parmi les nombreux dessins réalisés sur le terrain, puisque son but est de transcender le particulier pour atteindre une vérité plus essentielle et morale. Les paysages de Kane évoquant l’Arcadie, qu’il encadre d’un arc décoratif peint d’une couleur dorée, constituent une métaphore de la communion idéale entre l’humain et la nature, une idée communément perçue à l’époque comme étant incarnée dans la vie des peuples autochtones.

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