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Portrait de Florence Mackay 1937

Marion Mackay, Portrait de Florence Mackay, 1937

Marion Mackay, Portrait of Florence Mackay (Portrait de Florence Mackay), 1937
Aquarelle et crayon sur papier, 36,5 x 33,8 cm
Alberta Foundation for the Arts, Edmonton

Marion Nicoll a peint très peu de portraits et la plupart d’entre eux sont des œuvres de jeunesse représentant sa famille et ses amis. Cette image de Florence Mackay, la mère de l’artiste, démontre les compétences et le raffinement de Nicoll dans la création d’une ressemblance sensible. L’artiste fait tendrement glisser ombre et lumière sur les pommettes, le nez et le front de Florence pour lui conférer émotion et réalisme dans une composition la suggérant en pleine réflexion. La palette harmonieuse sépia teintée de rouges et de bruns terreux place le projecteur sur le sujet, et non la couleur. Peinte alors que Nicoll a vingt-huit ans, cette aquarelle témoigne de la maîtrise technique qu’elle considérait essentielle à l’expression artistique personnelle.

 

John Alfsen, Female Nude Seated, Backview (Femme nue assise, vue de dos), date inconnue, crayon Conté sur papier, 54,6 x 40,6 cm, Seneca College, Toronto.

Les aptitudes de Nicoll se sont principalement développées grâce à ses études à l’Ontario College of Art (OCA, aujourd’hui l’Université de l’ÉADO) de Toronto (1927-1929). Elle y étudie auprès d’Arthur Lismer (1885-1969) et de John Alfsen (1902-1971), tous deux ayant suivi le programme rigoureux de dessin d’après modèle vivant et plâtre de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers en Belgique. « J’ai accepté sans conteste la formation académique », se souvient Nicoll en notant son affinité naturelle pour le style. « C’était de la tarte et n’exigeait pas d’effort. »

 

À l’automne 1937, l’année où ce portrait a été peint, Nicoll prend un congé de son poste d’enseignante au Provincial Institute of Technology and Art (PITA) pour suivre une formation d’appoint en arts décoratifs et en histoire de l’art. Elle passe huit mois à la Central School of Arts and Crafts, à Londres en Angleterre; alors qu’elle y est seule, sans amis ni famille, sa mère meurt. Son père l’encourage à terminer ses études avant de revenir à Calgary, en juin 1938. On ne sait pas exactement quand cette œuvre a été peinte en 1937 – soit avant son départ pour l’Angleterre ou pendant son séjour. Il s’agit peut-être alors d’un portrait commémoratif, mais quoi qu’il en soit, c’est le seul portrait connu que l’artiste ait fait de sa mère.

 

Mère protectrice de son seul enfant survivant, Florence Mackay fait probablement partie des quelques femmes ayant exercé une influence dans la vie de Nicoll. Dans sa jeunesse, Florence a enseigné quelque temps avant de se consacrer au mariage et à la vie de femme au foyer, et son expérience des activités publiques s’en est trouvée limitée. Nicoll s’est quant à elle mariée en 1940 sans jamais avoir d’enfants. Elle a plutôt privilégié sa carrière d’artiste et de pédagogue. Même si Marion a emprunté une voie différente de celle de sa mère, il est révélateur qu’elle ait choisi d’immortaliser Florence en pleine réflexion, ce qui suggère un lien d’affection et de respect entre les deux femmes.

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