Souffle Solaire (Cariatides du Nord) 2002

Michael Snow, Souffle Solaire (Cariatides du Nord), 2002

Michael Snow, Souffle Solaire (Cariatides du Nord), 2002

Projection vidéo, couleur, sonore, 61 m 32 s, en boucle, 2 m de large, avec l’autorisation de l’artiste

Souffle Solaire (Cariatides du Nord) est une projection vidéo d’un enregistrement d’images et de sons non montés, d’une durée de 62 minutes, à partir d’une caméra fixe. La vidéo est projetée en boucle permanente dans l’installation en galerie. Souffle Solaire (Cariatides du Nord) est une innovation dans la pratique de Snow, même si elle a un précédent. La première projection en galerie de Snow, un film 8 mm, est une œuvre de la Femme qui marche, intitulée Little Walk (Petite promenade), 1964. En outre, si la plupart de ses films sont tournés en 16 mm, il utilise à l’occasion une vidéo en direct pour des œuvres en galerie, telles De La, 1972, et Observer, 1974. En 2001, il produit Sheeploop, une œuvre pastorale présentée sur des moniteurs vidéo qu’il disperse dans la galerie. Dans Souffle Solaire (Cariatides du Nord), qui demande plus de concentration, le spectateur trouvera à s’asseoir.

 

Snow situe Souffle Solaire (Cariatides du Norddans un groupe d’œuvres sur les processus de reconnaissance et de traduction en photographie, en film ou en vidéo. Il décrit ce genre de création artistique dans des termes duchampiens : des objets ordinaires qui s’accumulent matériellement, ou qu’on voit se répéter, sont « pris-par-surprise » dans le domaine de l’art. Snow conçoit Souffle solaire (Cariatides du Nord) quand il constate qu’un fascinant phénomène naturel, qui se manifeste dans une demeure, pourrait se transformer en œuvre d’art. Le lieu de cette découverte est une fenêtre à battant qu’il a construit dans son chalet de Terre-Neuve; son épouse, Peggy Gale, a fait le rideau. La moitié de la fenêtre est munie d’un moustiquaire et, quand cette moitié est ouverte au soleil couchant et que sont réunies certaines conditions atmosphériques, le rideau commence à bouger, se gonfle, puis retombe brusquement et colle tout plissé sur le moustiquaire.

 

Snow observe et écoute ce phénomène durant des années, dans l’attente des meilleures conditions, qu’il enregistre alors — pas simplement le visuel, mais aussi le son, qui est étrangement puissant, une force de la nature. La combinaison est captivante, mais encore : tandis que le rideau se soulève et retombe en plis magnifiques sur le moustiquaire, le son rebondit sur la vitre, un son qui émane de l’intérieur du chalet. Et ce son lui aussi est superbe : les doux murmures de voix masculine et féminine; le tintement occasionnel d’un plat ou d’un verre; le son du quotidien qui procure l’expérience du « presque-art ».

 

L’expérience artistique que nous offre Souffle Solaire (Cariatides du Nord) fait partie d’un autre groupe d’œuvres dans le travail de Snow. Ses œuvres associées à la fenêtre couvrent toute sa carrière et sont réalisées dans tous les médiums. Dans Souffle Solaire (Cariatides du Nord), le rideau voltige à l’intérieur et révèle des arbres, du bois de chauffage empilé et un panneau solaire — un paysage et une nature morte sur lesquels la fenêtre dirige notre attention.

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