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Terre inondée 1912

Tom Thomson, Terre inondée, 1912

Tom Thomson, Terre inondée (Drowned Land), 1912

Huile sur papier sur contreplaqué, 17,5 x 25,1 cm

Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto

Art Canada Institute, Tom Thomson, The Canoe, 1912
Tom Thomson, Le canot, 1912, huile sur toile sur bois, 17,3 x 25,3 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Cette esquisse montre que Thomson est toujours à la recherche de son style d’expression personnel puisque, malgré sa qualité, elle paraît terne et sombre comparé à ses travaux ultérieurs empreints de lumière et de couleur.

Terre inondée marque le début du bref parcours de Thomson en tant que peintre. En comparaison avec d’autres œuvres colorées de 1912, telles que Vieux barrage de bois, parc Algonquin (Old Lumber Dam, Algonquin Park) ou Le canot (The Canoe), cette esquisse se démarque par sa composition et sa précision, et elle dénote l’intérêt de Thomson pour les scènes et les sujets généralement ignorés par les autres artistes.

 

Cette terre inondée, probablement près du lac Scugog ou d’Owen Sound, est le fruit du travail de castors entreprenants ou de bûcherons qui, en érigeant un barrage sur un ruisseau, ont inondé une partie d’un pré et de la forêt aux abords d’un lac. Les arbres de seconde venue sont clairement visibles à l’arrière-plan. La peinture témoigne de l’extrême souci du détail qui caractérise Thomson – une constante dans son œuvre même lorsqu’il explore des idées et des approches plus complexes pour représenter ses paysages « nordiques ». La précision quasi photographique, la perspective parfaitement calibrée et l’exactitude de l’échelle passent avant tout. Ces caractéristiques tranchent singulièrement sur le grand ciel dépourvu de détails.

 

Thomson est doté d’une vision exceptionnelle et d’une perspicacité unique. Lorsqu’il peint, il voit les choses comme s’il était en transe, avec un regard microscopique précis et une perspective panoramique. Plus son enthousiasme et son talent se développent, plus il peut compter sur cette concentration totale et cette perception aiguë pour guider sa main et son pinceau – qu’il peigne de manière très réaliste, comme dans Terre inondée, ou à grands coups de pinceau dans un élan frénétique de perception et d’inspiration, comme dans Collines dévastées par le feu (Fire Swept Hills), 1915. Dans toutes ses peintures, c’est l’authenticité du sujet et de sa réaction émotive du moment qui confère à son œuvre autorité et puissance.

 

Après plusieurs années dans le domaine de l’art commercial (1902-1913), Thomson a besoin de preuves de son talent inné et de sa capacité à faire le saut vers les beaux-arts. Terre inondée lui apporte l’assurance nécessaire et annonce sans équivoque son changement de statut.

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