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Bracelet à charnière avec motif de corbeau v.1955

Bracelet à charnière avec motif de corbeau, v.1955

Bill Reid, Hinged Raven Bracelet (Bracelet à charnière avec motif de corbeau), v.1955
Or, 4,3 x 5 x 6 cm
Musée d’anthropologie de l’Université de la Colombie-Britannique, Vancouver

Bracelet à charnière avec motif de corbeau est le point de départ étoffé de la carrière et de la vie de Bill Reid. Il représente le corbeau (Xhuuya), un héros culturel et filou de l’époque haïda surnaturelle, un sujet vers lequel l’artiste revient tout au long de sa carrière. Le bracelet est en or et sa forme est complètement asymétrique. De plus, comme son nom l’indique, il est muni d’une charnière innovatrice, ce qui permet d’encercler complètement le poignet de la personne qui le porte. L’opinion de Reid voulant que « chaque fois que des vandales font fondre des babioles brillantes de notre passé, l’orfèvre les assemble de nouveau sous une forme différente » se reflète dans cette œuvre du début de sa carrière. Des bracelets haïdas plus conventionnels sont créés avec des bandes plates symétriques gravées en argent, souvent obtenues en martelant des pièces américaines d’un dollar en argent. Ici, Reid s’inspire d’un tatouage dessiné par l’artiste haïda John Wi’ha et utilise des techniques de fabrication européennes traditionnelles, le brasage et l’ajout d’une charnière, pour permettre au corbeau mythique de prendre une forme sculpturale spectaculaire et d’incarner une nouvelle liberté de mouvement.

 

Daxhiigang (Charles Edenshaw), bracelet, v.1885, or, 1,6 x 17,5 x 0,1 cm, Musée d’anthropologie de l’Université de la Colombie-Britannique, Vancouver.

Ce bracelet a été fabriqué vers 1955, au moment où son créateur travaille toujours comme communicateur à la Canadian Broadcasting Corporation (CBC), le réseau anglophone de la Société Radio-Canada. tout en bâtissant sa réputation d’habile joaillier et orfèvre à Vancouver. Il est fasciné par les motifs haïdas après avoir vu deux bracelets en or fabriqués par Daxhiigang (Charles Edenshaw, 1839-1920). Malgré sa connaissance grandissante d’une vaste gamme de pièces haïdas se trouvant dans les collections des musées, il considère que les bracelets portés par sa mère et ses tantes « constituent la quintessence absolue de l’art haïda ». Il en vient à comprendre que, depuis des siècles, l’orfèvrerie joue un rôle important dans sa culture maternelle. De plus, ces objets décoratifs ont une signification particulière puisque ce sont des indicateurs visuels portés individuellement qui démontrent une connaissance de l’oralité et des lignées familiales.

 

Bien que beaucoup de choses aient changé pour les Haïdas lors des tentatives des gouvernements pour éradiquer leur culture, les femmes de cette nation continuent de porter leurs bracelets, remarque alors l’orfèvre, un geste qui peut être vu comme une affirmation d’identité du moi et un acte de résistance. Même s’il s’inspire de l’art haïda du dix-neuvième siècle, il est possible de retracer les débuts de sa pratique artistique significative dans l’expérience vécue des femmes dans sa vie et des bijoux qu’elles portent. Bracelet à charnière avec motif de corbeau est un exemple remarquable de l’engagement de l’artiste à apprendre et à accroître la vitalité culturelle de l’orfèvrerie haïda.

 

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