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Commémoration de la guerre II 1960-1961

Commémoration de la guerre II, 1960-1961

Sorel Etrog, War Remembrance II (Commémoration de la guerre II), 1960-1961

Bronze, 5 exemplaires, 88,9 x 49,5 x 102,9 cm

Musée des beaux-arts de Montréal

Sorel Etrog, Commémoration de la guerre II, 1960-1961
Sorel Etrog, Commémoration de la guerre II, 1960-1961, bronze, 5 exemplaires, 43,2 x 104,1 x 57,2 cm, Franklin D. Murphy Sculptural Garden, Université de Californie à Los Angeles.

Avec War Remembrance Study (Étude pour Commémoration de la guerre), v.1959, et son pendant, Commémoration de la guerre II, Etrog aborde les thèmes de la guerre et du souvenir qui ont fortement marqué son expérience en tant que survivant de guerre et réfugié de son pays natal. Les deux Commémoration de la guerre sont semblables en matière de composition, d’orientation et de forme. Ce sont principalement des œuvres horizontales formées de motifs circulaires et de spirales arrondies qui serpentent, tournent et évoluent les uns dans les autres. Les deux sculptures sont construites autour de deux cercles texturés placés à la verticale qui se font face au centre de l’œuvre. Le plus petit est au bas de la composition, appuyé sur la base; le deuxième, plus grand, est suspendu juste au-dessus du premier. Les deux cercles sont liés par une forme triangulaire qui ressemble à un couteau et qui transperce les deux cercles.

 

Ces « roues du soleil » apparaissent également dans des sculptures ultérieures telles que Sunbird II (Souimanga II), 1962-1964, et Sun Life, 1984. Le motif a plusieurs significations. Selon le directeur du Musée des beaux-arts de l’Ontario (MBAO), William Withrow, il représente à la fois le soleil et la roue; le premier est « éternel, omniprésent et absolument stable » alors que la seconde « suggère la mobilité et l’instabilité ». Etrog utilise les formes pour explorer « la relation entre la masse, ou le poids, et la base » : grâce à une roue en contact avec la base et l’autre qui « flotte », il crée « un genre de mouvement de berceau, donnant une impression d’apesanteur et l’illusion d’optique qu’elles sont en équilibre et tiennent toutes seules, indépendamment de la base ». Le triangle allongé qui s’apparente à un couteau – un motif utilisé précédemment par Etrog dans Hailet, 1959 – est essentiel à la compréhension des deux Commémoration de la guerre puisqu’il fait passer leur signification de purement abstraite à symbolique. Le titre de l’œuvre évoque davantage ce thème violent et fait allusion à la présence continuelle de la Seconde Guerre mondiale dans la psyché de l’artiste survivant des attaques nazies et soviétiques.

 

Etrog crée cette œuvre après être passé des constructions en bois peintes, qui jouent entre deux et trois dimensions, à des œuvres entièrement tridimensionnelles, un changement qui s’opère au cours de l’été 1959, qu’il passe à Southampton en Ontario, chez son mécène Sam Zacks (1904-1970). Il commence alors à sculpter, essayant divers matériaux comme le bois (The Golem (Le golem), 1959), la terre cuite (Wings (Ailes), 1959) et le plâtre (Hasidic Head (Tête hassidique), 1959). Certaines de ses œuvres et d’autres de ses premières expérimentations comme Hailet explorent son identité juive israélienne.

 

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