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Sun Life 1984

Sorel Etrog

Sorel Etrog, Sun Life, 1984
Feuille de bronze et acier, 848,6 cm (hauteur) 
Financière Sun Life Canada, Toronto

Sun Life est l’une des sculptures les plus connues d’Etrog, en raison de sa taille imposante et de son emplacement imprenable au centre de la place située sur le coin nord-ouest de l’intersection achalandée de la rue King et de l’avenue University, à Toronto. L’œuvre présente une relation entre deux univers opposés : la lourdeur de la partie inférieure arrondie – un motif de « roue du soleil » qu’Etrog explore d’abord dans des sculptures du début des années 1960 – fixe la sculpture au sol pendant que la partie supérieure verticale, comportant des formes géométriques rectangulaires liées par une série de charnières, semble tirer l’œuvre vers le haut. La pièce de quinze tonnes mesure huit mètres et demi de haut, quatre mètres de large et trois mètres de profond. Elle est soutenue par une plaque de deux mètres carrés et de deux mille kilogrammes enfouie sous le pavage en granit de la place.

 

Sorel Etrog dans son atelier au coin des rues Yonge et Eglinton, avec des études pour le projet Sun Life, 1981-1983

Sorel Etrog dans son atelier au coin des rues Yonge et Eglinton, avec des études pour le projet Sun Life, 1981-1983, Toronto, photographe inconnu.

Etrog remporte la commande du siège social de la Financière Sun Life du Canada, à la suite d’un concours international de trois ans pour lequel il s’engage dans un processus intensif de création étendu sur un même nombre d’années, s’affairant à la production d’au moins vingt études en cire parmi lesquelles il choisit celle qui deviendra Sun Life. C’est la première véritable sculpture à grande échelle qu’Etrog fabrique au Canada, travaillant avec Hyland Fabricators à Toronto plutôt qu’avec la fonderie Michelucci avec laquelle il a l’habitude de collaborer. L’artiste et la fonderie locale doivent surmonter plusieurs défis techniques. Premièrement, en raison de sa taille, l’œuvre ne peut pas être moulée en bronze en un seul morceau comme Etrog a l’habitude de le faire, mais doit plutôt être construite en posant des feuilles de bronze sur une armature en acier. Deuxièmement, l’immense roue en bronze qui fixe l’œuvre doit être produite aux États-Unis, car la fonderie canadienne n’a pas l’équipement adéquat pour son diamètre de 170 centimètres. Finalement, le soudage présente des difficultés en raison de l’alliage utilisé.

 

Dans son discours lors de la cérémonie d’inauguration de la sculpture, Etrog aborde les problèmes de la réception de l’art public et des goûts changeants. Il note que Toronto manque de sculptures publiques malgré la présence de plusieurs sculpteurs locaux talentueux et il incite les urbanistes, les sociétés et les promoteurs immobiliers à investir dans cette forme d’art : « Ne nous laissons pas intimider ou surestimer. Certaines [sculptures] auront plus de succès que d’autres, comme les immeubles qui les entourent. Tous les immeubles ne sont pas des chefs-d’œuvre d’architecture. Pourtant, nous avons besoin d’immeubles, et nous avons aussi besoin de sculptures ». 

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