La peintre montréalaise Prudence Heward s’affirme comme une artiste moderne  représentant des thèmes de son temps avec ce portrait de la danseuse Louise McLea assise devant un paysage. La coiffure et la robe ample de McLea reflètent la mode moins contraignante des années 1920. Les danseurs modernes s’exécutent souvent sans chaussons et ses pieds sales à l’avant-plan ajoutent une touche de réalisme à l’œuvre. De plus, ses joues et son nez rougis donnent l’impression qu’elle vient de sortir de scène.

 

Prudence Heward, Girl on a Hill, 1928

Prudence Heward, Femme sur une colline (Girl on a Hill), 1928
Huile sur toile, 101,8 x 94,6 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

McLea regarde directement le spectateur, sans lui faire complètement face, en tournant partiellement la tête. Son expression légèrement méfiante est accentuée par sa bouche aux lèvres sombres et à la moue sérieuse. Comme l’écrit le conservateur Charles C. Hill en 1975, Heward « représente des femmes fortes, indépendantes, ayant une vie et une personnalité individuelles, mais son œuvre manifeste toujours une certaine tension ».

 

Femme sur une colline joue un rôle déterminant pour cimenter la réputation de Prudence Heward à la fin des années 1920. En 1929, le tableau remporte le premier prix à la Willingdon Arts Competition, un concours mis sur pied par le gouverneur général du Canada, et les critiques américains le vantent lorsqu’ils le voient dans l’exposition Paintings by Contemporary Canadian Artists (Peintures par des artistes canadiens contemporains), en tournée aux États-Unis l’année suivante. Un auteur de Chicago fait l’éloge des « remarquables portraits de femmes distinguées, presque classiques dans leur assurance sereine » que sont les tableaux Rollande, 1929, et Femme sur une colline.

 

Cette rubrique en vedette est extraite de Prudence Heward : sa vie et son œuvre par Julia Skelly.

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