Pendant quatorze ans, au début du vingtième siècle, Alfred Pellan (1906-1988) a agi telle une courroie de transmission entre l’art canadien et européen. En 1926, à l’âge de vingt ans, il quitte le Québec pour Paris, où il absorbe tout ce que l’avant-garde de la ville peut offrir : il rencontre Joan Miró, Pablo Picasso et Fernand Léger, et il visite une exposition surréaliste en 1938 qu’il décrit comme une expérience « transcendante ». Au cours des décennies suivantes, Pellan partage son temps entre Paris et Montréal, tout en provoquant un impact important – quoique controversé – sur le modernisme au Canada.

 

Dans Alfred Pellan : sa vie et son œuvre, l’auteure Maria Rosa Lehmann retrace la carrière de cet artiste légendaire, depuis le moment où il commence à peindre, à l’adolescence. Elle explique l’épisode de l’achat, en 1923, par la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada), de sa première peinture, alors qu’il n’a que dix-sept ans. Ce sont ensuite ses rencontres formatrices à Paris, et la réception que son art rencontre à la maison, au Canada, qui sont examinées dans ces pages. Figure clé et controversée du Québec du milieu des années 1940, Pellan rejette les concepts avancés par Paul-Émile Borduas et les Automatistes, car trop dogmatiques; dans son art, son enseignement et son rôle de meneur du groupe Prisme d’Yeux, il réclame une plus grande liberté créatrice.

 

« J’ai découvert l’œuvre de Pellan lors de mes recherches doctorales et j’ai été immédiatement séduite par son univers coloré, habité par le surréalisme. Depuis, j’ai eu envie d’écrire un livre où chaque page brille de sa soif de liberté, d’art et d’expérimentation. »
Maria Rosa Lehmann

 

Cette importante publication traite des années de formation de Pellan, tout en abordant sa fin de carrière, notamment sa sélection pour participer au premier Pavillon canadien de la Biennale de Venise – et en même temps, sa lutte pour être accepté au sein du monde de l’art conservateur de sa province natale. Innovateur brillant et inébranlable dans sa défense de la liberté artistique, Pellan devient l’un des peintres les plus marquants de l’art canadien du vingtième siècle, forgeant une vision indépendante qui lui vaut d’être décrit par l’historien de l’art visionnaire Guy Robert, comme l’homme qui a « libéré la peinture canadienne ». Ses compositions audacieuses aux couleurs vibrantes et sa foi dans les infinies possibilités de l’expression créatrice exerceront une influence sur les œuvres de Léon Bellefleur, Jacques de Tonnancour, Mimi Parent et Goodridge Roberts.

 

Maria Rosa Lehmann est historienne de l’art, commissaire et auteure. Elle a publié des écrits sur le surréalisme, l’art performance, l’érotisme et les pratiques révolutionnaires. Elle est titulaire d’un doctorat de l’Université Sorbonne-Panthéon et a été boursière à l’Université Cornell, à l’Université Brown, au Deutsches Forum für Kunstgeschichte de Paris, ainsi qu’à la Sorbonne, et elle a été invitée à mener des recherches postdoctorales à l’Université du Québec à Montréal. Elle a occupé des postes reliés à la conservation au Musée du Louvre et à la Fondation Maeght, en France.

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