Au départ, Yves Gaucher (1934-2000) s’inscrit à l’École des beaux-arts de Montréal en 1954 pour étudier la peinture. Un tableau, se souvient-il, peut changer d’un coup de pinceau. En revanche, la gravure procède par une suite d’étapes beaucoup plus logique qui « [lui] permet de réfléchir et de modifier ses décisions. »

 

Yves Gaucher, Asagao, 1961

Yves Gaucher, Asagao, 1961
Eau-forte et cuivre martelé sur papiers laminés, 48,7 x 34 cm, Musée d’art contemporain de Montréal

Vers la fin de 1958 et au début de 1959, Gaucher commence à explorer les techniques à l’eau-forte des grands maîtres. L’eau-forte traditionnelle lui paraît bientôt limitée et il élargit ses recherches, altérant ou vieillissant de plus en plus ses plaques, souvent avec violence; il passe au relief et emploie une combinaison de plaques positives-négatives pour obtenir des éléments convexes et concaves. Ses estampes du début des années 1960 sont remarquables par leurs techniques novatrices d’impression en relief, qui exigent un papier si épais et si fort que Gaucher en vient à coller deux feuilles de papier Arches — le laminage, l’application de la couleur et l’impression étant maintenant effectués en un seul processus.

 

Au début des années 1960, l’iconographie de Gaucher est vaguement représentative; les formes dans les estampes comme Asagao ressemblent à des dalles, qui parfois se chevauchent ou flottent librement sur fond blanc. Dans ces premières estampes, rien ne suggère ce qui est à venir. Dès 1963, Gaucher accorde une place de plus en plus dominante à la structure géométrique jusqu’à ce qu’il l’adopte pleinement, prenant ainsi sa place parmi les plasticiens, ce groupe d’artistes montréalais.

 

Cette rubrique en vedette est extraite de Yves Gaucher : sa vie et son œuvre par Roald Nasgaard.

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