Composé de Persimmon Blackbridge (née en 1951), Lizard Jones (née en 1961) et Susan Stewart (née en 1952), le collectif Kiss & Tell s’est formé à Vancouver à la fin des années 1980, dans une décennie marquée par la marginalisation continue des femmes lesbiennes et queers dans l’art, les médias et la culture populaire au Canada. Leur exposition phare de photographies, Drawing the Line (Tracer la ligne), d’abord inaugurée à la Women in Focus Gallery de Vancouver en 1988 puis présentée dans le monde entier, a attiré les foules et inauguré l’engagement du collectif à défendre la sexualité, la représentation et les identités lesbiennes dans le panorama visuel canadien, et ce, pour des décennies.

 

Dans Kiss & Tell : art et activisme lesbiens, Kristen Hutchinson explore les contributions révolutionnaires du collectif en parallèle avec certains des débats les plus bouleversants du discours contemporain, concernant notamment la censure, les corps queers et leur représentation, le handicap, l’art en tant qu’activisme et la guerre des sexes féministe. Par une étude approfondie de l’expression du collectif par la photographie, la vidéo, la performance et l’écriture, l’auteurice démontre comment, en quatorze ans, Blackbridge, Jones et Stewart ont remis en question l’idée qu’elles devaient demeurer invisibles pour rester à l’abri de la discrimination et des préjugés. Bien que Kiss & Tell ait souvent déclaré que ses œuvres sont une réaction à un lieu et à une époque en particulier, sa production n’en est pas moins actuelle, révélatrice et pertinente aujourd’hui.

 

« Kiss & Tell a sorti la sexualité lesbienne du placard et l’a fait entrer dans le domaine public […] avec humour, audace, intelligence et résilience. Le collectif a créé des espaces où les femmes pouvaient se voir représentées dans la culture visuelle à travers un regard féminin queer, d’une manière qui n’avait pas encore été vue sur la scène artistique canadienne ».
Kristen Hutchinson

 

Un compte rendu détaillé sur ce collectif pionnier est attendu depuis longtemps, et le livre de Kristen Hutchinson promet de susciter une réflexion critique sur l’importance de la représentation inclusive des artistes lesbiennes et queers dans l’art pour les prochaines générations. Kiss & Tell : art et activisme lesbiens est le premier ouvrage de la série que l’Institut de l’art canadien consacre aux recherches inédites sur les artistes sous-représenté·es dans l’histoire de l’art au pays.

 

À propos de l’auteurice

Kristen Hutchinson est artiste en arts visuels, queer et fluide de genre (iel/elle), qui est également critique d’œuvres culturelles, commissaire, auteurice, réviseurice et professeurice auxiliaire en histoire de l’art, en études féministes, en études médiatiques et en culture populaire. Elle a obtenu un doctorat en histoire de l’art du University College London en 2007 et a enseigné une grande variété de sujets dans des universités et des collèges aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni. Hutchinson est l’auteurice de deux ouvrages : Monsters No More: How We Came to Love Denizens of the Dark (2025) et Prairie Tales: A History (2017). Iel a récemment participé à une résidence de recherche concentrée sur les artistes lesboqueers du Canada et a commissarié l’exposition intitulée We’re Here. We’re Lesboqueer. We’re Still Fabulous (Nous sommes là. Nous sommes Lesboqueer. Nous sommes toujours fabuleux·se) présentée chez Artexte à Montréal. 

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