En Télécharger le livre Tous les livres d’art Accueil

Juan Geuer

Juan Geuer

Juan Geuer, Al Asnaam: the People Participating Seismometer (Al Asnaam : Sismomètre à participation humaine), 1980
Installation : métal et techniques mixtes, 399 x 285 x 843 cm
Galerie d’art d’Ottawa

L’une des œuvres les plus célèbres de Juan Geuer (1917-2009) est Al Asnaam : Sismomètre à participation humaine, une installation présentée à la Galerie d’art d’Ottawa qui propose une visualisation assistée au laser de l’impact d’un mouvement humain sur l’activité sismique de la terre. Bien en avance sur son temps, la vision de Geuer se distingue par son exploration des liens entre l’art, la science et la technologie. L’exposition Carbon + Light (Carbone + Lumière), de 2019, « célébr[ait la] quête de vérité qui a longtemps animé Juan Geuer. Son approche innovatrice de l’installation a d’ailleurs annoncé l’existence de l’Anthropocène, bien avant l’apparition de ce terme, pour désigner l’ère géologique actuelle ».

 

Né aux Pays-Bas, Geuer immigre en Bolivie avec sa famille en 1939. Il s’installe ensuite au Canada en 1954 et obtient un poste de dessinateur à l’Observatoire fédéral, où il travaille à plein temps pendant les vingt-six années suivantes. Jusqu’à sa retraite, la création artistique occupe son temps libre. En 2006, Geuer confie que sa pratique créative a été stimulée par son travail avec des géophysiciens et des astronomes. C’est grâce aux scientifiques qu’il apprend « comment la vie a évolué sur cette planète »; il témoigne : « Ma motivation fondamentale en tant qu’artiste est d’explorer comment cela fonctionne réellement pour nous. »

 

Juan Geuer, Et Amor Fati [For the Love of Canada] (Et Amor Fati [Pour l’amour du Canada]), 2007, cadre en aluminium, mécanismes d’ajustement et carte en Mylar, 328 x 344 x 470 cm, Galerie d’art d’Ottawa.
Juan Geuer, Karonhia, 1990, miroirs, supports de métal, mécanismes d’ajustement, 111 x 325 x 100 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

Dans les années 1960, il s’adonne à l’abstraction, exposant fréquemment dans les petites villes de l’Ontario et vendant des œuvres à des collectionneurs dans toute l’Amérique du Nord et en Europe. Il explore l’intersection entre l’art et la science et, en 1973, il invente un appareil scientifique, le Terrascope, qui permet de visualiser physiquement le mouvement des plaques tectoniques de la Terre. Son étude du lien entre l’homme et la nature lui vaut une renommée croissante, entraînant la création de Karonhia, 1990, pour le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC). La constance de la recherche de Geuer donne naissance à des pièces telles que Et Amor Fati [For the Love of Canada] (Et Amor Fati [Pour l’amour du Canada]), 2007, une œuvre qui « incite les spectateurs à faire l’expérience de phénomènes naturels – à la croisée des chemins entre l’exposition de centre scientifique et l’installation artistique».

 

Geuer est un pionnier de l’exploration de nouveaux moyens d’expression au Canada, réunissant technologie et art. En 1986, il présente une exposition en binôme avec Michael Snow (né en 1928), Visionary Apparatus (Appareil visionnaire), au List Visual Arts Center du Massachusetts Institute of Technology de Cambridge, et son travail influence celui d’autres artistes de Toronto, notamment Norman White (né en 1938) et Doug Back (né en 1954). Sa pratique ouvre la voie (sans toutefois l’influencer directement) à une autre artiste importante d’Ottawa, Catherine Richards (née en 1952), et inspire la nouvelle génération d’artistes pratiquant l’installation et les arts médiatiques, dont Jesse Stewart (né en 1974) et Darsha Hewitt (née en 1982).

 

Geuer meurt en 2009 et, déjà, sa carrière artistique avait été célébrée par des expositions au Musée des beaux-arts de l’Ontario à Toronto, au Massachusetts Institute of Technology et au Musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam.

Télécharger Télécharger