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nichola feldman-kiss

nichola feldman-kiss

nichola feldman-kiss, So That You’ll Know. Ten Martyrs for every innocent [Improvised Explosive Device] (Pour que vous sachiez. Dix martyrs pour chaque innocent [Engin explosif improvisé]), 2011-2013
Impression par jet d’encre, triptyque, 66 x 87,6 cm

Galerie d’art d’Ottawa

En 2011, nichola feldman-kiss est sélectionné pour documenter les activités de maintien de la paix du Canada au Soudan dans le cadre du Programme d’arts des Forces canadiennes, une initiative fédérale qui invite les artistes à documenter les activités des troupes canadiennes au pays et à l’étranger. Pour que vous sachiez. Dix martyrs pour chaque innocent [Engin explosif improvisé] a été créée lorsque l’artiste se préparait à sa tournée d’un mois en tant qu’observateur militaire invité au sein de la mission des Nations Unies au Soudan. En repensant à son expérience, iel observe : « En tant qu’artiste de la diaspora africaine et juive, je me suis particulièrement attaché à donner un sens à cette expérience à travers le privilège d’un filtre canadien, au sein des échos de mon histoire familiale – coloniale et afro-caribéenne de la traite transatlantique des esclaves/personnes réfugiées de l’Allemagne nazie. […] Autant je suis au fait du monde et de ses infortuné·es depuis les privilèges de la sécurité, autant je suis éloigné d’eux. L’impossibilité pour le langage et ses ornements – photos, reportages, documentaires, vidéos – de transmettre une expérience si loin de son propre contexte est inimaginable. » Avec Pour que vous sachiez, l’artiste aborde cette irréalité.

 

Le père de feldman-kiss et sa famille fuient l’Allemagne nazie en 1936 pour finalement s’établir à la Barbade. Alors qu’il fréquente le campus de la Jamaïque de l’Université des West Indies, il rencontre la mère de l’artiste. Ensemble, ils déménagent à Toronto, puis s’installent à Ottawa, au début des années 1960, où naît l’artiste. La famille fait partie d’une communauté caribéenne croissante dans la ville, s’intégrant à une petite collectivité, néanmoins bien établie. Après quelques années de voyages à l’étranger suivant l’école secondaire, feldman-kiss fréquente l’Université d’Ottawa, où iel décroche un baccalauréat en beaux-arts avec une spécialisation en photographie. L’artiste obtient ensuite une maîtrise en beaux-arts du California Institute of the Arts.

 

Le parcours créatif de feldman-kiss évolue sans cesse. Iel décrit son art comme « une exploration des interprétations relationnelles du corps et de l’incarnation, de l’identité et de l’autobiographie, du témoignage et de la mémoire traumatique ». feldman-kiss exploite la vidéo, la sculpture et l’art conceptuel de manière inédite. Ainsi, dans le cadre de l’exposition solo de 2006 tenue à la Galerie d’art de l’Université Carleton, à Ottawa, l’artiste crée la série mean body (corps moyen), 2001-2007, avec le soutien de l’Institut de technologie de l’information du Conseil national de recherches du Canada. L’une des pièces de la série, classically bound, 2006, compte une description numérique du corps nu de l’artiste sous la forme d’un livre de 7 662 pages. Une autre œuvre, titrée a crowd of oneself, 2001-2006, est constituée d’une série de figures de bonze fondues à partir de numérisations laser 3D de son corps entier. Par ailleurs, feldman-kiss participe de plus en plus souvent à des projets collaboratifs, tels que sa conversation de 2018 avec Dipna Horra, une artiste d’Ottawa dont la famille, originaire de l’Inde de l’Est, a fui le Kenya dans les années 1970.

 

Avant de déménager à Toronto en 2014, feldman-kiss s’implique durant des années dans la communauté créative et sur la scène culturelle autogérée d’Ottawa, notamment à Artengine, à la galerie Saw et auprès de Saw Video, chez Daïmôn, à la Galerie 101 et à la Galerie d’art d’Ottawa (GAO). Durant ses années ottaviennes, l’artiste enseigne à temps partiel au sein du programme d’art en atelier de l’Université d’Ottawa, de même qu’iel travaille au Conseil des arts du Canada, en tant qu’agent de programme spécialisé dans les nouveaux médias, l’audio et les arts technologiques. Les œuvres de feldman-kiss ont été présentées à des publics partout au Canada ainsi qu’en Europe, aux États-Unis, en Jamaïque, au Mexique et en Inde. L’artiste poursuit aujourd’hui son exploration des thèmes de la corporalité, de l’identité et de l’autobiographie dans son art et, depuis sa mission avec les Nations Unies, ses projets récents, tels que an initial aversion to the plight of the sufferer [Pietà] (une aversion initiale pour le sort de la personne qui souffre [Pietà]), 2015-2022, traitent des traumatismes de la migration et de la violence globale, qui se manifestent à la maison, au Canada.

 

nichola feldman-kiss, an initial aversion to the plight of the sufferer [Pietà] (une aversion initiale pour le sort de la personne qui souffre [Pietà]), détail, 2015-2022, Scapegoat (bouc émissaire), 2022, Sydné, détail, 18 impressions numériques chromogéniques (Duratrans), plastiques, rétroéclairage, électronique, cadres en sapelli, 81,2 x 121,9 x 8,8 cm chacune.

 

 

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