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Plaque commémorative s.d.

Plaque commémorative

Plaque commémorative, s.d.
Porcelaine, 22 cm (diamètre)
Musée canadien de la guerre, Ottawa

En février 1900, les troupes canadiennes ont joué un important rôle dans la première grande victoire britannique de la guerre d’Afrique du Sud, la bataille de Paardeberg. Une plaque de la collection du Musée canadien de la guerre commémore l’affrontement initial de Paardeberg Drift du 18 février 1900, au cours duquel dix-huit Canadiens sont morts et soixante ont été blessés – pour le Canada, le combat le plus sanglant durant ce conflit. On ignore aujourd’hui l’identité de l’artiste, mais le chauvinisme qui se dégage de cette masse de soldats avançant résolument à la rencontre des forces implacables des Boers et l’absence de rivière dans la composition font oublier l’échec initial de l’opération. Après leur regroupement, les troupes britanniques et canadiennes ont forcé les Boers à se rendre le 27 février, jour où ces derniers ont subi 4 000 pertes.

 

Arthur Hider, Canadians at the Battle of Paardeberg, February 1900 (Des Canadiens à la bataille de Paardeberg, février 1900), 1901, encre pour impression en couleur sur papier, 45,3 x 61,3 cm, Musée canadien de la guerre, Ottawa.
Edward Whipple Bancroft Morrison, Bergendal Kopje, s.d., encre au carbone, encre ferro-gallique, crayon et gouache sur papier, 14,1 x 22,8 cm, Musée canadien de la guerre, Ottawa. 

À l’occasion du premier Jour de Paardeberg, marquant l’anniversaire de la bataille ainsi que la date réservée par le Canada pour la commémoration annuelle de ses morts jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, le Globe de Toronto publie dans un encart la chromolithographie de l’illustrateur Arthur Hider (1870-1952), Canadians at the Battle of Paardeberg, February 1900 (Des Canadiens à la bataille de Paardeberg, février 1900), 1901. Cette œuvre s’inscrit dans la même veine que la plaque commémorative : elle célèbre des actions et des exploits dont l’artiste n’a pas été personnellement témoin.

 

En tant que témoins directs, les artistes-soldats sont à même d’offrir de nouvelles perspectives sur certains conflits. Edward Whipple Bancroft Morrison (1867-1925), rédacteur en chef de l’Ottawa Citizen de 1898 à 1913, prend un congé du journal en 1900 pour participer à la guerre d’Afrique du Sud. Il y réalise des dessins qui projettent une vision totalement différente de celle imprégnant la plaque commémorative de Paardeberg et la chromolithographie de Hider. Généralement dépourvues de figures, les œuvres de Morrison présentent des paysages secs et rocheux qui s’étendent à perte de vue, comme dans Bergendal Kopje, s.d. Dans ce cas précis, les mots inscrits sur le dessin démentent sa tranquillité apparente : « On Aug 27th [1900] the 2nd Battn [Battallion] Rifle Brigade had 26 killed and 58 wounded in charging it from the ridge in the foreground [Le 27 août 1900, le 2e Bataillon de la brigade des fusiliers britannique a souffert 26 morts et 58 blessés en chargeant depuis la crête au premier plan] », une légende qui fait référence à la bataille de Bergendal. Morrison servira ensuite pendant la Première Guerre mondiale et, en 1918, il sera promu au rang de major général.

 

 

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