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Hannah Maynard (née Hatherly) (1834, Bude, Cornwall, Angleterre – 1918, Victoria, Colombie-Britannique)

Hannah Maynard | La photographie au Canada, 1839-1989

Gems of British Columbia for the year 1884 (Joyaux de la Colombie-Britannique pour l’année 1884), 1884, négatif noir et blanc sur plaque de verre, 16,5 x 21,5 cm, Archives provinciales et Musée royal de la Colombie-Britannique

Gems of British Columbia for the year 1884 (Joyaux de la Colombie-Britannique pour l’année 1884), 1884, fait partie d’une série remarquable de photomontages de portraits d’enfants réalisée par Hannah Maynard (1834-1918) à compter de 1881. Publié annuellement pendant dix-sept ans, ce projet est l’une des contributions les plus originales de Maynard à la photographie, sans compter qu’il établit sa réputation d’habile photographe de bébés et de jeunes enfants. Connus sous le nom de Gems of British Columbia (Joyaux de la Colombie-Britannique), les compositions au design innovant sont envoyées à chacune des familles des petits modèles et font office de publicité pour le studio. Considérant le taux élevé de mortalité infantile à l’époque, fonder et élever la nouvelle génération constitue un défi de taille pour la population canadienne. Maynard répond au désir de marquer chaque naissance et de documenter les familles qui s’agrandissent. Cependant, en règle générale, seules les familles colonisatrices ont les moyens de le faire par des photographies. De nombreux photographes se spécialisent dans les portraits d’enfants, mais Maynard se distingue par ses techniques créatives et le fait qu’elle possède son propre studio.

 

Maynard émigre d’Angleterre en 1852 avec son mari, Richard Maynard (1832-1907). Le couple s’installe d’abord à Bowmanville, en Ontario, avant de déménager à Victoria, en 1862, où la photographe ouvre la « Mrs. R. Maynard’s Photographic Gallery ». Séduit par la ruée vers l’or, en 1858, Richard part pour l’Ouest et pendant ce temps, Hannah s’occupe de leurs enfants en Ontario tout en apprenant la photographie. Après avoir ouvert son studio dans la ville frontière en plein essor, elle enseigne la pratique photographique à Richard, qui agira à titre de photographe lors des visites d’inspection du gouvernement dans les communautés autochtones et qui se fera connaître pour ses images de paysages. À Victoria, il continue à travailler comme bottier et, à partir de 1874, le couple exploite le studio et le magasin de chaussures au sein d’un même bâtiment.

 

Hannah Maynard, Hannah Maynard and her grandson, Maynard McDonald, in a tableau vivant composite photo (Hannah Maynard et son petit-fils, Maynard McDonald, dans une photographie composite d’un tableau vivant), v.1893, négatif noir et blanc sur plaque de verre, 25 x 20 cm, Archives provinciales et Musée royal de la Colombie-Britannique.
Hannah Maynard, Hannah Maynard in a tableau vivant composite photo (Hannah Maynard dans une photographie composite d’un tableau vivant), v.1893-1897, négatif noir et blanc sur plaque de verre au collodion, 20 x 25 cm, Archives provinciales et Musée royal de la Colombie-Britannique.

Hannah Maynard se concentre principalement sur la production de portraits de même que sur la promotion et la gestion d’un studio prospère, mais elle est également connue pour ses travaux techniquement et conceptuellement expérimentaux : à partir des années 1890, elle recourt notamment à des expositions multiples. Nombre de ces photographies sont des autoportraits et des portraits des membres de sa famille rapprochée, saisis chez elle ou dans son studio, par exemple, Hannah Maynard and her grandson, Maynard McDonald, in a tableau vivant composite photo (Hannah Maynard et son petit-fils, Maynard McDonald, dans une photographie composite d’un tableau vivant), v.1893. Ces images abordent les conventions de genre et de classe du temps, comme la tenue féminine et les rituels du thé, qu’on peut voir dans Hannah Maynard in a tableau vivant composite photo (Hannah Maynard dans une photographie composite d’un tableau vivant). D’autres images évoquent la mort prématurée des filles de l’artiste par l’emploi de fleurs symboliques et de portraits intégrés : Lillie, morte à seize ans de la fièvre typhoïde en 1883, et Emma, noyée en 1888.

 

En plus de ses portraits en studio et de ses photographies artistiques plus expérimentales, Maynard travaille également pour le gouvernement et à titre de photographe ethnographique. Au tournant du siècle, pendant plusieurs années, elle obtient un contrat avec le service de police de Victoria pour photographier les officiers et les prisonniers et prisonnières qui sont conduit·es dans son studio. La plupart de ces clichés sont des portraits directs, plus proches des photos d’identité judiciaire modernes, bien qu’il existe des exceptions qui témoignent de la créativité de Maynard, comme One of Mrs. Maynard’s Victoria Police Department photos; Belle Adams, charged with the murder of Charles Kincaid; received five years for manslaughter (Une des photos du département de police de Victoria de Mme Maynard; Belle Adams, accusée du meurtre de Charles Kincaid; condamnée à cinq ans de prison pour homicide involontaire), 1898. Maynard est aujourd’hui reconnue pour l’étendue ainsi que la qualité de son travail professionnel et créatif.

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