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William James (1866, Walsall, Angleterre – 1948, Toronto, Ontario)

William James | La photographie au Canada, 1839-1989

Munitions workers [women] Toronto (Ouvrières des munitions Toronto), 1917
Diapositive sur verre colorée à la main, 8 x 8 cm
Archives de la Ville de Toronto

En 1917, au plus fort de la Première Guerre mondiale, William James (1866-1948) réalise une diapositive sur verre colorée à la main représentant un groupe d’ouvrières des munitions. Cette image met en évidence son intérêt caractéristique envers l’impact des événements historiques sur les personnes habitant Toronto, sa ville d’adoption, où il travaille en tant que premier photographe de presse de la ville.

 

Lorsque James quitte l’Angleterre pour émigrer au Canada en 1906 à la recherche d’une vie meilleure, il arrive avec sa femme, cinq enfants et sept dollars en poche. Après avoir occupé divers emplois, il fait de sa passion pour la photographie une profession. Le jour, il se promène dans les rues de Toronto, photographiant les activités de la vie urbaine. Le soir, il développe les images pour ensuite les vendre aux journaux locaux le lendemain matin. Entre 1909 et la fin des années 1930, des centaines de ses photographies sont publiées dans les pages de journaux et de magazines, dont le Toronto World, le Toronto Daily Star et Chatelaine. Pendant une période, James vend ses photos aux sept journaux de la ville.

 

James connaissait tous les autres photographes de la ville et cette image de journalistes prêts à intervenir, Newsreel and Press Photographers, Queen’s Park (Photographes de presse et d’actualités, Queen’s Park), 1911, exprime bien son enthousiasme pour cette nouvelle profession. Il est le président fondateur de la Canadian Photographers Association, la première organisation de photographes de presse du pays, et il influence la jeune génération de photographes en enseignant à trois de ses fils (Joseph, William Jr. et Norman), ainsi qu’à des garçons de la région, les Turofskys, qui deviendront des photographes sportifs réputés.

 

Photographe techniquement compétent et novateur, James teste différents types de pellicules et invente une recette de révélateur qui élimine le grain des photographies. Il produit de magnifiques diapositives sur verre peintes à la main, construit ses propres appareils photo et utilise des téléobjectifs et des grands angles. Il rédige même des articles sur ses expériences de chimie et de technologie des appareils photo.

 

Son champ d’intérêt principal porte sur les sujets d’intérêt humain, et dans ses nombreuses aventures photographiques, on observe une volonté implacable de faire tout ce qu’il faut pour capter la photo. Il travaille la tête en bas avec son appareil Speed Graphic pour photographier le premier funiculaire qui traverse les rapides et les tourbillons de la rivière Niagara. Il vole dans des dirigeables devenant le premier photographe au Canada à réaliser des films aériens depuis le cockpit ouvert d’un biplan. Et lorsque des aérostats dévient de leur route dans le nord de l’Ontario, « un accident qui fait sensation dans les médias […] William James est le premier photographe sur place à documenter leur sauvetage ».

 

Bien que James n’ait laissé aucun écrit sur sa démarche en tant que photographe, ses images suggèrent que sa source de sa motivation tenait dans la réalisation de photos saisissantes racontant une histoire en une seule image. Selon son fils Norman, qui est devenu photographe de presse pour le Toronto Star, William James espérait que ses photographies aient une valeur historique. Ses archives comportent d’innombrables clichés accrocheurs de situations quotidiennes qui transmettent habilement l’essence d’un événement.

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