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Studio Livernois (1854-1979, Québec, Québec)

Studio Livernois | La photographie au Canada, 1839-1989

Jules-Ernest Livernois, E. L. Laliberté posing with his high wheel bicycle (E. L. Laliberté prend la pose avec son grand bicycle), date inconnue
Épreuve à la gélatine argentique
Bibliothèque et Archives Canada, Ottawa

Cet élégant portrait de E. L. Laliberté, un jeune cycliste ayant remporté plusieurs médailles, est saisi en studio, sur un fond orné d’un paysage bucolique peint. Il s’agit là d’une image représentative du travail du studio Livernois (1854-1979), dont on se souvient surtout pour avoir documenté la vie publique et privée de la ville de Québec pendant plus d’un siècle. En plus de s’adresser aux familles, le studio Livernois photographie un large éventail de sujets, allant des fonctionnaires de l’église aux héros populaires locaux. Le studio, qui sera dirigé par plusieurs générations de la famille Livernois, est connu pour ses collaborations avec d’autres photographes et pour le développement constant de son offre dans le but de saisir de nouvelles opportunités.

 

Jules-Isaïe Benoît dit Livernois, Monument aux Braves, Québec, v.1860, sels d’argent sur papier monté sur papier, procédé à l’albumine, 25,7 x 23,4 cm, Musée McCord Stewart, Montréal.

Jules-Isaïe Benoît dit Livernois, surnommé J. B. (1830-1865), ouvre le studio en 1854. Situé sur la rue St-Jean à Québec, il se spécialise dans les portraits au daguerréotype et, plus tard, dans les cartes de visite. L’épouse et associée de J. B., Élise L’Hérault Heureux, travaillant sous le nom de Madame Livernois, est bien connue pour ses portraits d’enfants. L’entreprise connaît un succès fulgurant, si bien que J. B. ouvre deux autres studios et élargit son répertoire photographique pour y inclure les artefacts et les monuments historiques canadiens français, comme en témoigne Monument aux Braves, Québec, v.1860. J. B. est emporté par la tuberculose à l’âge de trente-quatre ans, et Madame Livernois prend en charge la gestion du studio familial. L’année suivante, elle s’associe avec son gendre, le photographe Louis Bienvenu, jusqu’à ce que son fils, Jules-Ernest Livernois ou J. E. (1851-1933), devienne propriétaire du studio en 1873.

 

Poursuivant les mêmes genres visuels que son père, J. E. est également connu pour ses photos de paysages et ses portraits de groupes en plein air. En 1908, un certain nombre de spectacles historiques sont organisés en l’honneur du 300e anniversaire de Québec et le studio Livernois produit plusieurs portraits de modèles en costume, dont la photographie de Monsieur Ant. Couillard en roi Henri IV et de Madame Auguste Carrier en épouse du roi Henri IV. Au vingtième siècle, un grand nombre de Québécoises et de Québécois ont le sentiment que leurs traditions sont en train de disparaître. Les photos de genre représentant des scènes de la vie quotidienne au Québec, comme celles produites par le studio Livernois, sont donc immensément populaires.

 

Après la mort de J. E., son fils Jules Livernois (1877-1952) prend les rênes de l’entreprise, qui s’appelle alors J. E. Livernois Limitée. Confronté à une concurrence accrue et à une évolution du domaine de la photographie, le studio Livernois entre dans une période de déclin après la mort du troisième Jules Livernois et puis vient la faillite en 1979, après un parcours remarquable étendu sur 125 ans.

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