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James Pattison Cockburn (1779-1847)

James Pattison Cockburn

James Pattison Cockburn, La Citadelle de Québec vue du pont de glace, 1831
Aquarelle sur graphite sur papier vélin, 15,3 x 23,9 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

« Aucun autre artiste ayant œuvré avant l’utilisation de la photographie ne nous a laissé une description aussi fidèle et systématique d’une ville canadienne », déclarent les spécialistes Christina Cameron et Jean Trudel au sujet de l’artiste topographe et lieutenant-colonel James Pattison (ou Patterson) Cockburn. L’ouvrage qu’ils lui consacrent en 1976 assemble plus de 150 de ses aquarelles et encres sépia qui documentent Québec et ses environs. Parmi ces œuvres, La Citadelle de Québec vue du pont de glace constitue un bel exemple de l’apport de Cockburn dans la constitution de la mémoire visuelle de la ville de Québec au cours des premières décennies du dix-neuvième siècle.

 

Cockburn embrasse la vie militaire à l’âge de quatorze ans et commence son entraînement à l’Académie royale militaire de Woolwich, où la formation des futurs officiers est complétée par des cours de dessin. Le jeune Cockburn profite des leçons du réputé aquarelliste et graveur Paul Sandby (1731-1809), l’un des membres fondateurs de la Royal Academy of Arts de Londres. Il apprend à observer et à interpréter avec précision la topographie et les moindres détails des systèmes de défense et de fortifications. Devenu un officier britannique d’expérience, le major Cockburn est basé à Québec d’abord quelques mois en 1822-1823, puis pour un plus long séjour, de 1826 à 1832.

 

C’est surtout lors de son second séjour que Cockburn s’illustre comme un interprète passionné du pittoresque de la ville, ses rues, ses quais, ses monuments, son architecture, notamment les portes de ses fortifications, et des vues panoramiques qu’autorise son site élevé. Il choisit toujours le meilleur point de vue des sites qu’il observe, et la nature trouve, chez lui, une certaine ampleur. Le cône de glace de la chute Montmorency, v.1830, par exemple, déploie une nature sublime par le point de vue en surplomb et l’ajout de petits personnages qui donnent l’échelle en même temps qu’elle la magnifie.

 

En ville, la perspective qu’il donne est celle d’un officier haut-gradé et cultivé, reconnu pour son extrême précision dans le rendu des différents sites de Québec qu’il semble avoir voulu représenter dans son ensemble, tant la Haute-Ville que la Basse-Ville, un caractère systématique reconnu par l’histoire de l’art. Cockburn sait traduire l’esprit du lieu, telle l’atmosphère d’un jour de marché par exemple, comme dans La place du marché, Québec, 1829/1830. Il est un chroniqueur sensible à l’anecdote, mais aussi à l’architecture de la ville.

 

À la fin des années 1820, les œuvres de Cockburn ornent les murs des belles résidences des bourgeois anglais que le militaire fréquente, à Québec et dans ses alentours. Plusieurs ne sont que de passage dans la capitale et contribueront à diffuser l’œuvre de Cockburn dans tout l’Empire britannique.

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